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Le guide de la vieillesse

Référence : 20579
2 avis
Date de parution : 1 janvier 1992
Auteur : CARTON (Dr Paul)
Éditeur : CARTON
EAN 13 : 0000000008112
Nb de pages : 264
23.00
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Description
Sommaire :
Qu'est-ce que la vie ?
Vieillesse et longévité
Les signes de vieillissement
Les causes du vieillissement. Les causes de la longévité
Les traitements absurdes
Les soins logiques
Le régime alimentaire de la vieillesse
L'hygiène de la vieillesse
La vieillesse pathologique
TitreLe guide de la vieillesse
Auteur CARTON (Dr Paul)
ÉditeurCARTON
Date de parution1 janvier 1992
Nb de pages264
EAN 130000000008112
Épaisseur (en mm)15
Largeur (en mm)110
Hauteur (en mm)175
Poids (en Kg)0.24
Biographie
Critique du libraire
5ème édition.
Les avis clients
Un génial médecin
5/5 A. Grelin
.----.Le guide offre à ceux du " 3e âge ", une retraite féconde et heureuse. L'auteur qui fut un génial médecin, après l'exposé des causes du vieillissement prématuré, présente les remèdes aptes à prolonger l'existence et à la rendre utile, en la conduisant selon les principes d'ordre appropriés. [ notice publiée par A. Grelin dans " Lecture et tradition ", numéo 32 - décembre 1971 ]
Avec mes excuses !
5/5 Jean Saumur 49
Je vous prie de m'excuser, ce texte n'a aucun lien avec l'auteur Carton mais je tiens à vous en faire profiter puisque le sujet est le même : Il y a 20 ans, le 19 janvier 2001, mourrait le philosophe-paysan Gustave Thibon. Au-delà des idéologies, il avait le sens de l’universel et savait nous montrer l’essentiel dans un monde déboussolé. En souvenir, ce texte qu’il a écrit en 1981, sur le «le poids des ans », réflexion très profonde sur la vieillesse et les vieillards mis à dure épreuve par la crise du COVID qui les prive scandaleusement de relations avec le reste de la société. Un ami, enclin au pessimisme, me disait ce matin en regardant la pyramide des âges dans notre vieille Europe : «de moins en moins d'enfants et, par contre, de plus en plus de vieillards. Les (…) progrès de la science (…) permettent (…) un allongement jusqu'ici inédit de l'existence. Quelques pas de plus dans ce sens, et l'espérance de vie d'un homme de 80 ans dépassera celle d'un fœtus à peine conçu; (…). Voyez-vous l'ampleur menaçante de ce déséquilibre entre la vie qu'on refuse pour l'enfant et la mort qu'on repousse pour le vieillard? Entre le nombre décroissant des adultes qui produisent et la multitude en expansion des anciens qui ne sont plus bons qu'à consommer? Je prévois, d'ici peu d'années, des manifestations de jeunes réclamant l'euthanasie pour les vieillards en surcharge, comme nous avions hier des défilés de femmes dites libérées exigeant le droit à l'avortement...». Et ce phénomène de rejet ne s'amorce-t-il pas aujourd’hui par la prolifération des maisons de retraite, c'est-à-dire par la ségrégation des vieillards - réflexe collectif analogue à celui des sociétés primitives, à cette différence près que la suspension au cocotier s'y trouve remplacée par l'expédition au ghetto? (…) Il s'agit bien là (...) d'un problème absolument inédit dans le passé de l'humanité. La durée moyenne de la vie humaine a doublé dans l'espace d'un siècle. Sous Louis XIV par exemple, un homme de trente ans était généralement orphelin de père et de mère, ce qui réduisait au minimum le conflit des générations. Il y avait certes des vieillards et leur sort n'était pas toujours enviable, mais leur rareté favorisait leur intégration dans la société. Tandis qu'aujourd'hui leur multiplication fait que le «poids des ans» pèse de plus en plus lourdement, non seulement sur le vieillard lui-même, mais sur les jeunes générations qui devront pourvoir à son entretien. Charge économique d'abord. Je laisse aux spécialistes le soin de calculer dans quelle mesure le régime actuel des retraites ou des allocations pourra être maintenu (…). Sans parler de l'étirement indu et presque sacrilège de certaines vies par les techniques médicales et chirurgicales modernes. (…) Combien ai-je connu de vieillards, sauvés à grands frais d'une bonne maladie classique - la pneumonie en particulier - et condamnés à déguster les années suivantes les horreurs d'un patient cancer ou celles d'un gâtisme indéfini! Surcroît de souffrance pour le patient et de charge pour la communauté... Le problème se pose aussi sur le plan psychologique et moral. (Certains) vieillards (…) prolongent leur activité jusque dans un âge très avancé.(…) Où sont ces monarques qui dirigeaient des empires à l'âge de nos étudiants d'aujourd'hui ? On croit rêver en évoquant ces trois contemporains que furent François 1er, Charles Quint et Henry VIII qui, à l'orée de leur règne, totalisaient à eux trois soixante années... Un autre paradoxe de notre époque, c'est que cet allongement de la vie coïncide avec un état de choses où le passé, incarné par le vieillard, a de moins en moins de prix pour les jeunes générations. Dans le domaine des techniques d'abord. Les progrès accélérés des sciences font que l'expérience acquise par les anciens ne fait plus le poids (parfois bien à tort, mais je constate un fait sans porter de jugement de valeur) dans un monde où la nécessité de se tenir au courant des innovations suffit à mobiliser toute l'attention. Il faut voir par exemple de quel air dédaigneux les jeunes techniciens de l'art de guérir parlent de «la médecine de papa». Le mot papa est significatif : il n'évoque pas sagesse et tradition, mais archaïsme et figement... Dans l'ordre affectif ensuite. Le souci exclusif du présent et de l'avenir immédiat, l'obsession de la nouveauté à tout prix entraînent automatiquement la dévaluation du passé. Les vieux, qui vivent surtout de souvenirs, n'intéressent plus personne : la vertu de mémoire s'évapore avec celle de reconnaissance. Est-ce par hasard que le mot «dépassé» signifie une condamnation sans recours? (…) Ainsi, le vieillard se sent de plus en plus inutile et dépaysé dans une ambiance où le passé n'a plus de prise sur le présent - et doublement vieux dans ce monde où tout vieillit si rapidement : son existence, à mesure qu'elle se prolonge, se vide de sens et de but et se résout dans la morne attente de la mort. L'aspect économique du problème mis à part, je ne vois de remède à cette ségrégation des âges que dans un retour des sociétés aux valeurs éternelles qui, par définition, sont communes à tous les âges Tout le monde aujourd'hui, y compris les plus lucides des incroyants, en sent la nécessité. (… :) la dimension religieuse de l'être humain. Cette dimension, les vieillards, par leur voisinage avec la mort, sont mieux placés que quiconque pour y accéder et pour en répandre autour d'eux la mystérieuse attraction. Pour être les messagers de cette espérance suprême dont la source est au-delà du temps et de la mort et que rien ici-bas ne peut combler comme en témoigne cruellement le désarroi d'un monde sans âme et sans Dieu. «On devrait quitter la vie, dit Nietszche, comme Ulysse quitta Nausicaa : en la bénissant et non amoureux d'elle». Hélas! trop de vieillards restent amoureux de la vie qui n'est plus amoureuse d'eux : d'où cet acharnement ridicule et irritant à mimer les apparences et les gestes d'une jeunesse irréparablement consumée, à souffler sur les cendres du passé pour en faire jaillir quelques étincelles mort-nées. Le poids des ans s'aggrave de tous les artifices qu'on emploie pour y échapper. Tel visage outrageusement maquillé de coquette surannée évoque déjà le cadavre de demain - celui d'une vieille paysanne marquée par la vie laisse transparaître l'âme immortelle. Le vrai remède de la vieillesse n'est pas dans le replâtrage, mais dans la transfiguration de la vie. Survivre ne suffit pas au sens de prolonger l'existence. Il faut aussi survivre au sens de vivre au-dessus de la vie terrestre, de ses songes et de ses mensonges. C'est dans cette ligne que le vieillard peut retrouver sa vraie place dans la Cité des hommes - non plus celle d'un traînard inutile dans le temps, mais d'un éclaireur de l'éternité - en retard sur ce qui passe, en avance vers ce qui demeure. Est-ce un rêve impossible, que de désirer cette sagesse pour tous les hommes ? Mais quand toutes les issues latérales se ferment, quand il ne reste, comme toutes les contradictions du monde actuel nous en apportent la preuve, que l’évaluation par en haut, le vrai réalisme ne consiste-t-il pas à croire possible ce qui s'avère de plus en plus comme nécessaire ? [ Extrait du témoignage publié dans Permanences d’avril 1981et reproduit par http://petrus-angel.over-blog.com/ le 13 mars 2021 ]