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Abbé Augustin BARRUEL (1741-1820)

Abbé Augustin BARRUEL (1741-1820)
Ecclésiastique, l'Abbé Augustin Barruel est né à Villeneuve-de-Berg (l'actuelle Ardèche), le 2 octobre 1741, et il est mort à Paris, le 5 octobre 1820. Entré dès l'âge de quinze ans au noviciat des jésuites, il suivit ses supérieurs en Allemagne lorsque les membres de la Compagnie de Jésus furent expulsés de France. Il enseigna dans divers établissements de son Ordre installés dans l'empire des Habsbourg. Après la suppression de l'Ordre des jésuites par le pape Clément XIV, en 1773, Barruel rentra en France et y publia une ode écrite à l'occasion de l'avènement de Louis XVI. Il fut, tour à tour, précepteur des enfants du prince Xavier de Saxe, aumônier de la princesse de Conti, député du clergé à l'Assemblée nationale. En septembre 1792, il quitta la France pour ne pas avoir à prêter serment à la constitution civile du clergé. Il se réfugia en Angleterre, où il fréquenta plus volontiers les milieux conservateurs britanniques que les émigrés français. Il y écrivit divers ouvrages, en particulier les cinq tomes de ses "Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme" (1797-1799), qui font de lui le père de l'"anti-maçonnisme" français. Dans cet ouvrage fameux, traduit en plusieurs langues (anglais, italien, allemand, russe, espagnol), Barruel présentait la franc-maçonnerie comme le moteur secret de la Révolution. Rentré en France en 1802, il y fit paraître un nouvel ouvrage en deux gros volumes "Du Pape et de ses droits" (Paris, 1803) où il attaquait le vieil esprit gallican et réclamait la soumission des catholiques à Rome. Il dut mettre une sourdine à son ultramontanisme lorsque Napoléon entra en conflit avec Pie VII et il s'abstint de publier un ouvrage qui pouvait provoquer des représailles. Cependant, comme chanoine de Notre-Dame, il manifesta une certaine opposition au nouvel archevêque de Paris, que Napoléon avait nommé et que le Pape ne voulait pas reconnaître. Accusé d'avoir fait circuler un Bref pontifical hostile à cette nomination, Barruel fut arrêté par la police de Savary et gardé quelque temps en prison. Sous la Restauration, son état de santé qui donnait des inquiétudes le contraignit à modérer ses activités. ll s'éteignit en 1820, quelques années après avoir réintégré la Compagnie de Jésus reconstituée. Outre les ouvrages cités, il laissait : les quatre volumes des "Helvétiennes ou Lettres provinciales philosophiques" (1781-1788), une "Collection ecclésiastique", une "Histoire du clergé pendant la Révolution française" (1793) et "Du principe et de l'obstination des Jacobins" (1814). Son oeuvre critiquée ouvertement par les tenants de la contre-révolution, en raison des erreurs qu'ils y relevèrent, lui valut de sérieuses inimitiés dans tous les milieux. Rivarol lui-même, qui était pourtant un adversaire de la Révolution, disait de lui : "La nature en a fait un sot, la vanité en a fait un monstre." Ses "Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme", introuvables aujourd'hui , n'en furent pas moins, pendant plus d'un siècle, la bible des adversaires de la maçonnerie, non seulement en France, mais en Europe. (Notice publiée en 1967 par Henry Coston dans le tome 1 de son dictionnaire, donc bien avant notre réédition. Précision : nous ne sommes pas d'accord sur la citation de Rivarol dont personne ne peut trouver la référence et qui nous semble beaucoup plus applicable à Antoine-Joseph Barruel-Beauvert.)