Les chiens de paille

Les Chiens de paille sont le dernier roman achevé de Pierre Drieu la Rochelle, se situant à mi-chemin entre L'Homme à cheval et Mémoires de Dirk Raspe. Commencé au printemps 1943, englouti dans les méandres de la Libération, il n'a été véritablement découvert par les lecteurs qu'en 1964.
L'histoire, qui se déroule sous l'Occupation, met en scène les différents protagonistes de cette période trouble : un communiste, un gaulliste, un collaborateur et un nationaliste. Au milieu de ces idéalistes, opposés les uns aux autres, surgit
Constant Trubert, à la fois homme d'action et de méditation, qui n'est autre que le double de l'auteur.
Le destin de ces hommes, qui va se jouer à huis clos, où chacun d'eux est persuadé de la justesse de sa cause, permet à Drieu la Rochelle de justifier les choix qu'il a posés entre 1940 et 1944 et d'aborder, une dernière fois, les thèmes ayant irrigué, peu ou prou, l'ensemble de son oeuvre. La passion pour les femmes et la peinture. La figure de Nietzsche. La quête incessante de l'absolu et le questionnement du divin, mêlés à la certitude que tout est perdu. La confusion idéologique, le faisant glisser du fascisme vers le communisme. L'interrogation face à la trahison, vécue comme un moteur de la vie des hommes. Le désespoir menant inéluctablement au suicide.
Un ultime roman, qui n'est sans doute qu'une fable en forme de testament.