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De la prudence - La plus humaine des vertus

Référence : 41275
3 avis
Date de parution : 5 avril 2019
EAN 13 : 9782856524114
Nb de pages : 120
13.50
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Description
L'homme est fait pour être heureux, pour obtenir le bonheur, la béatitude éternelle qui consiste dans la vision de Dieu face à face, béatitude qu'il doit rejoindre par les actes de la vie présente. Pour l'aider à obtenir cette fin, il faut que des habitus spécifiques viennent aider nos facultés à ordonner nos actes selon la droite raison, c'est l'objet des vertus cardinales. La volonté en tant qu'elle est soumise aux passions devra être confortée par les vertus de force et tempérance, en tant qu'elle entre en relation avec autrui, elle devra être régulée par la vertu de justice. Mais comme tout acte humain est indissolublement le fruit de l'intelligence et de la volonté, la bonté morale de nos actions et donc leur valeur surnaturelle requiert un habitus propre pour régler l'activité directrice de la raison dans l'accomplissement du bien, la prudence n'est rien d'autre que cet habitus. Elle est donc, avec la force, la tempérance et la justice, une vertu cardinale, c'est même la principale car selon saint Thomas d'Aquin : "elle est la vertu la plus nécessaire à la vie totale de l'homme". 
Marcel De Corte (1905-1994) est l'un des quatre grands philosophes thomistes de langue française du XXè siècle représentatif d'un courant idéologique, qui remet en cause les évolutions et transformations sociales nées de la Révolution française qui ont abouti à notre société dite "moderne". L'égalitarisme, l'urbanisation, la mondialisation, ou encore le marxisme sont pour lui autant de manifestations de désintégration sociale et morale de l'Homme, refusant de façon suicidaire la condition naturelle qui lui est appropriée.       
TitreDe la prudence - La plus humaine des vertus
Auteur DE CORTE (Marcel)
ÉditeurDMM (DOMINIQUE MARTIN MORIN EDITIONS)
Date de parution5 avril 2019
Nb de pages120
EAN 139782856524114
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)8
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)210
Poids (en Kg)0.18
Biographie
Critique du libraire
" Un guide pour reconnaître le vrai but de la vie, discerner le juste et le réel moyen de l'atteindre sans dévier "
Les avis clients
« la droite raison des choses à accomplir ».
5/5 https://www.medias-presse.info/
.----. Dans une série de deux articles, l’auteur aborde en premier lieu le problème de la « prudence » nécessaire en la resituant sur la ligne de crête d’où elle ne devrait jamais descendre. Pour cela, il s’en réfère à Marcel de Corte pour qui la prudence se définit comme « la droite raison des choses à accomplir ». Dans un second développement, l’abbé Louis-Marie GELINEAU nous propose d’appliquer cette approche de la prudence à un brûlant sujet d’actualité : « est-il prudent de recevoir ces injections qui doivent nous permettre de sortir de la crise covid ? « ( non reproduit ici ) I – Une question de prudence ? Voilà bien une expression qui est dans toutes les bouches aujourd’hui. Il arrive au supérieur de se réserver ainsi le jugement, parce que la prudence est la vertu du chef (les subalternes ne pouvant avoir tous les éléments pour juger). D’autres veulent par-là écarter tout jugement universel : les circonstances sont multiples, propres à chaque situation individuelle, aucune autorité ne peut donc trancher en général : « c’est affaire de prudence (sous-entendu, personnelle). » Ces visions ont du vrai, mais il importe de revenir à ce qu’est la prudence, afin de sortir de la contradiction que représentent ces deux thèses, en écartant ce qu’elles peuvent avoir de caricatural. Nous suivrons en cela Marcel de Corte et son opuscule De la Prudence, la plus humaine des vertus. Nous tâcherons ensuite de l’appliquer, prudemment, à un sujet d’actualité. Le “propre” de l’homme Il ne faudrait pas prendre ici ce terme dans son sens philosophique strict, mais ce peut être un raccourci saisissant de la thèse que suggère Marcel de Corte par son sous-titre. La prudence se définit communément comme la recta ratio agibilium, ce qui signifie “droite raison des choses à accomplir”. Son rôle est ainsi de mettre la direction de la raison dans toutes nos actions proprement humaines (sont donc exclues les actions réflexes animales ou les buts de la vie surnaturelle). Elle intervient partout dans notre vie morale pour diriger les autres vertus et mettre en place les moyens adéquats pour parvenir au but de notre vie. Celui-ci n’est pas à inventer, notre nature y tend de toute sa force, comme la pierre vers le sol. Qui dit prudence, dit organisation par la raison humaine des moyens qui constituent notre vie terrestre en vue de notre fin naturelle comme surnaturelle. Elle nécessite donc trois actes : le conseil, le jugement et le commandement. Les deux premiers restent spéculatifs : l’intelligence juge, d’après les conseils qu’elle a collectés, que le meilleur moyen est celui-ci. Mais le dernier est l’acte propre de la prudence, appartenant sans conteste à la raison pratique. On est au cœur de l’acte humain : la volonté humaine tranche, se décide à agir. C’est ce dont on tiendra l’homme pour responsable, même si l’acte a été exécuté par un instrument ou par d’autres. Tout acte humain est donc une “question de prudence”. Et cette responsabilité demande à être éclairée. La droite raison, ou la raison rectifiée Malheureusement le péché originel et toutes les mauvaises habitudes contractées corrompent notre raison. On dit que ces influences (les passions surtout) colorent notre jugement. C’est pourquoi une rectification s’impose, elle est le fait des vertus morales : justice, force, tempérance et les vertus annexes. Après avoir été disposé, par la justice, à rendre à chacun son dû, l’homme peut trouver, par la prudence, le moyen idéal dans telle situation. Mais d’un autre côté, la vertu morale ne peut s’exercer et se perfectionner (“c’est en forgeant qu’on devient forgeron”) que par l’intermédiaire de la prudence. Celle-ci, en effet, la concrétise dans le moyen adéquat. Faudrait-il donc attendre d’être juste pour être prudent, et simultanément attendre d’être prudent pour être juste ? Il existe une solution : le cercle vertueux est enclenché par l’éducation. Par celle-ci la prudence des parents et supérieurs nous fournit le commencement des vertus morales, terreau de notre prudence propre. Qui rectifie ? Prudence et conscience « Tel est chacun, telle lui apparaît la fin », dit l’adage. Faut-il donc refuser toute solution générale ? Il n’en est rien. Saint Thomas se refuse à utiliser l’expression “milieu subjectif”, il préfère parler de “juste milieu relatif au sujet”. Le terme “juste” renvoie alors à une règle universelle, même si son application est diverse. Pour reprendre l’adage : si la fin est parfois colorée par une raison mal rectifiée, en réalité le bonheur de l’homme reste universel. Et quand la raison n’est pas rectifiée, l’acte ne peut être prudent. Par exemple, celui dont la priorité absolue est de ne pas se fâcher avec ses amis cessera vite de défendre la foi attaquée par ceux-ci ; ce ne sera pas prudent. Nous sommes bien loin de cette prudence de la chair, seul avatar ayant subsisté à la Révolution moderne, prudence qui n’est qu’une modération mondaine, une ligne de conduite unique : “pas d’histoires”. Ce sens purement négatif est même avalisé par les dictionnaires. Mais beaucoup ne possèdent pas la vertu suffisante pour que leur raison soit rectifiée. Pour nombre d’autres, l’intelligence n’est pas assez perspicace pour saisir le moyen approprié à la fin. Sont-ils condamnés à poser des actes imprudents ? Il leur reste encore une référence : l’expérience et la vertu des hommes prudents. En suivant l’exemple et les conseils des Anciens qui, comme dit Aristote, voient les principes, on risque peu d’errer. En puisant dans les leçons de l’Histoire, maîtresse de vie, on se plonge dans le réalisme. Nous sommes aussi bien loin des morales de la conscience, qui ne voient de règle qu’à l’intérieur de chaque homme, règle particulière à chacun. Elles confondent la connaissance intérieure que l’homme a de son acte moral et sa conformité réelle (objective) au but de la vie humaine et à une raison ramenée par la vertu à cette règle universelle. Prudence et politique Voici encore un autre aspect de l’objectivité de la prudence, particulièrement battu en brèche aujourd’hui. Beaucoup voudraient opposer le moral et le politique et restreindre ainsi le domaine de l’Église à l’individu. C’est l’erreur du laïcisme, mais nos milieux n’en sont pas exempts. En réalité, une prudence qui se limiterait aux actions à portée individuelle serait bien inférieure à cette prudence qui soumet ces actions personnelles au bien commun de la Cité. La justice la plus haute l’appelle, justice légale qui défend le bien commun par les lois, qui sont tout simplement les actes prudents du chef en vue du bien commun. La charité nous pousse également à ne pas rechercher notre avantage propre. Quelle est la fin temporelle de l’homme, si ce n’est le bien commun politique ? Bien sûr, cette prudence politique est avant tout l’acte du chef. C’est lui qui promulgue des lois, ordonnances de la raison (autrement dit ce 3e acte de la prudence qu’on appelle imperium) en vue du bien commun. Beaucoup suivent la loi sans réfléchir, par crainte ou par admiration, parce qu’ils ne sont pas vraiment prudents. Mais la loi fait de nécessité vertu : la répétition des actes bons, incités par de bonnes lois, ancre les habitus dans les sujets. Toutefois, si les sujets ne posaient aucun acte de prudence, leur action ne serait pas vraiment humaine. Ils doivent donc apporter la lumière de la raison pratique dans leurs actes quotidiens, dont ils seront responsables, chacun à leur place par rapport au bien commun, c’est-à-dire en rapport à leur place réelle dans la Cité. Marcel de Corte le répète donc : le vrai nom de la morale est la politique, mais une politique réelle, toute différente des techniques modernes pour mener les masses, qui l’ont remplacée depuis Machiavel. En servant le bien commun les hommes ne s’aliènent pas. En effet la politique a pour but de les rendre vertueux, ce qui est leur bonheur naturel. Ils n’ont donc pas perdu au change. Individualisme moderne Marcel de Corte s’étend longuement sur la subversion radicale opérée à l’époque moderne : la prudence est remplacée par la technique. En résumé, une fausse application de principes surnaturels dans la sphère naturelle conclut que la personne humaine est le centre et le but de tout. Puisque la société est pour la personne, dans ce modèle, l’ordre des actions individuelles au bien commun est rompu. L’homme ne cherche plus à se perfectionner intérieurement en vue d’une fin qui le dépasse (le bien commun en politique, Dieu dans le surnaturel), mais il cherche un domaine autocentré où il puisse appliquer sa science. Une telle science pratique existe, elle s’appelle art ou technique : elle applique la science à une matière extérieure selon un modèle qui est le pur produit de l’artisan. Ce “progrès technique”, qui devait nous donner plus de disponibilité pour la vie de l’esprit, est devenu un absolu qui écarte toute fin transcendante. L’homme ne recherche plus le “bien-vivre” : la vertu, mais le “vivre” : le confort technologique. Ainsi la politique est devenue “l’art de tromper les hommes”, selon le mot de Voltaire ; aujourd’hui on dirait “l’art de mener les moutons”. Cette technique ne peut assurer un bonheur social, aussi est-il nécessaire de revenir à la prudence, car celle-ci perfectionne l’homme en le sortant de son égoïsme, pour le faire servir un bien commun qui le dépasse, beaucoup plus réel et objectif que sa conscience divinisée. [ Abbé Louis-Marie GELINEAU - Source : Acampado n° 175 de novembre 2021 repris par " medias-presse-info " ]
Essentiel pour tous!
5/5 JB
Les ouvrages de Marcel de Corte sur les vertus cardinales (force-justice-prudence et tempérance) mettent à la portée du plus grand nombre la philosophie thomiste et aristotélicienne sur le sujet. Livre à destination d'intellectuels et de philosophes? Nullement, car dans les actions de notre vie de tous les jours, nous sommes amenés à poser des actes nécessitant l'exercice de ces vertus. Ces petits livres de Marcel de Corte sont à destination de tous, car ils nous enseignent ce que recouvre concrètement ces vertus et surtout ils nous montrent, en se basant sur l'enseignement du docteur angélique, comment les développer et ainsi nous permettre de progresser dans notre vie. Le propos est de nature philosophique, parfois un peu ardu, mais on ne retire rien sans labeur, et ceux qui prendront le temps de lire ces ouvrages et de les comprendre en retireront pour leur vie de tous les jours de nombreux fruits!
Le vrai but de la vie .
5/5 Plaisir de Lire .
.----. Marcel De Corte, philosophe, relève et développe magistralement les articles de la Somme de saint Thomas mettant en lumière le rôle de la prudence. Le lecteur cultivé trouvera ici un guide pour reconnaître le vrai but de la vie, discerner le juste et le réel moyen de l'atteindre sans dévier. Il pourra aussi quelquefois s'y référer pour aider ses proches. Notant le fait que la conscience personnelle (si soumise aux influences sociales et médiatiques) s'éloigne de " la juste conscience originelle ", Marcel De Corte montre l'efficacité et la fiabilité de la vertu de prudence. Son étude se développe du particulier au politique et de l'individuel au bien commun. POUR QUI CE LIVRE ? Pour lecteurs adultes familiarisés avec les termes de vocabulaire de la philosophie . [ " Plaisir de Lire " , numéro 188 , juin 2019 ]