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Zita de Habsbourg Mémoires d´un empire disparu

Référence : 15760
1 avis
Date de parution : 1 septembre 1991
Auteur : FEIGL (Eric)
EAN 13 : 9782903702502
Nb de pages : 454
26.00
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Description
"Le présent récit est l'histoire dont j'ai été le témoin direct ou, pour les événements antérieurs, l'histoire que m'a transmise ma famille."
Ainsi commence l'impératrice Zita, lorsqu'elle confie ses souvenirs à Erich Feigl. Quelle vie haute en couleur pour cette princesse Bourbon-Parme devenue Habsbourg par son mariage, mais qui fut surtout européenne ! Ses racines et l'histoire souvent douloureuse de sa famille lui feront éprouver très tôt la stupidité des nationalismes et la fragilité du pouvoir. Elle n'en seconde pas moins avec ardeur son époux, l'archiduc Charles et futur empereur : à ses côtés elle parcourra l'empire jusqu'au fin fond de la Galicie, partageant la vie - peu confortable - de garnison. Pendant la Première Guerre, ses visites au front et dans les hôpitaux lui montreront de près la misère des soldats et du peuple : "Ce fut un enfer de feu roulant, de faim et de rats, de rats affreux et effrayants, se souvient-elle horrifiée... Il était évident que nous devions conclure la paix. Etait-ce si difficile à comprendre ?"
La destruction de l'empire, les vaines tentatives de restauration, l'exil à Madère puis la mort de l'empereur: autant d'épreuves que dut affronter avec foi et courage cette incontestable grande dame.
Infatigablement, elle lutta - pour survivre d'abord, seule avec ses huit enfants - puis pour assurer un avenir à l'Autriche, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, aux USA, par la rencontre de Roosevelt, en collaboration avec ses fils Otto, Robert et Félix, tandis que deux autres de ses fils ouvraient un maquis dans le Tyrol occupé et que son frère Xavier était déporté à Dachau. En guise de remerciements, dès la libération de l'Autriche en 1945, les socialistes revenus au pouvoir remirent en vigueur la loi d'exil frappant les Habsbourg... Elle avait été levée par Schuschnig et Dolfuss et promptement rétablie par les nazis après 1938.
Elle reverra enfin sa patrie en 1982; lors de ses différents voyages et de ses obsèques grandioses en 1989, les foules lui réservent une réception triomphale. Pourquoi? Peut-être ont-elles pensé que le monde formaliste, suranné et honnête de l'impératrice n'était pas aussi ridicule et injuste qu'on le leur avait dit.
A l'Europe de demain, condamnée à s'unir ou à périr, la vieille Autriche-Hongrie, tuée par des aveugles, n'aurait-elle pas un ou deux conseils à donner ?  
TitreZita de Habsbourg Mémoires d´un empire disparu
Auteur FEIGL (Eric)
ÉditeurCRITERION (EDITIONS)
Date de parution1 septembre 1991
Nb de pages454
EAN 139782903702502
Épaisseur (en mm)37
Largeur (en mm)155
Hauteur (en mm)235
Poids (en Kg)0.74
Les avis clients
Passionnant, convaincant ...
4/5 Enquête sur l'histoire
.----. Le titre est quelque peu trompeur : il ne s'agit pas de mémoires à proprement parler mais de souvenirs et d'entretiens confiés et donnés par l'impératrice à l'historien Erich Feigl. Née Je 9 mai 1882 dans 1 'ancien duché italien de Lucques dont Zita est la sainte patronne, apparentée à la plupart des dynasties d'Europe, cette princesse Bourbon-Parme se retrouve Habsbourg par son mariage et impératrice de l'empire austro-hongrois Je 31 décembre 1916. Une situation inconfortable, d'autant qu'à ce moment deux de ses frères servent dans 1 'armée belge (1 'armée française ne les a pas voulus) et trois autres dans les rangs autrichiens ! Aucune hésitation cependant, elle épouse les choix de son mari. Aussi ne faut-il pas s'attendre à trouver des révélations fracassantes sur les négociations secrètes de paix pendant la Grande Guerre. En revanche, les précisions et les points de vue différents de ceux que 1 'on enseigne aux petits Français abondent : Clemenceau est « la bassesse en personne », Ribot n'est pas mieux loti alors que Briand et Poincaré apparaissent presque comme des alliés parce qu'ils pensent que détruire la double-monarchie serait une erreur politique. Passionnantes sont les perspectives sur les luttes entre germanophiles et germanophobes qui secouent la Cour et l'Etat-major; convaincantes, les pages sur la douzaine de peuples qui souhaitent, à la fin de la guerre, l'arrêt de la tuerie plus que la disparition de la monarchie, mais qui suivent finalement les mots d'ordre révolutionnaires, souvent à cause de 1' apathie des élites locales ; émouvants enfin, les chapitres sur un long exil - 63 ans - qu'un tribunal autrichien déclara illégal en 1982 ... Dernier intérêt de ces Mémoires : l'éclairage qu'ils apportent sur la situation actuelle de l 'Europe centrale. [ Signé Frédéric Valloire dans le numéro 1 - hiver 1992-93 ]