Que n'a-t-on écrit sur Maxime Weygand (1867-1965) ? Ayant joué un rôle majeur lors des deux guerres mondiales, c'est l'un des plus célèbres généraux français. Partisan de l'armistice en 1940 et refusant de se rallier à de Gaulle, il est accusé de haute trahison en 1945. Max Schiavon dresse aujourd'hui le vivant portrait de cette figure militaire et politique aussi admirée que controversée. Né à Bruxelles de parents inconnus, les origines de Weygand sont nimbées de mystères : il aurait été en réalité l'enfant naturel du roi des Belges, Léopold Il, ou de l'empereur du Mexique Maximilien, voire de Charlotte, son épouse.
Brillant officier de cavalerie, il devient le bras droit de Foch durant la Première Guerre mondiale, puis arrête l'Armée rouge qui envahit la Pologne en 1920. Chef de l'armée de 1931 à 1935, il accélère la motorisation et crée la première division blindée au monde. En mai 1940, aux heures les plus sombres, Paul Reynaud le nomme commandant en chef de l'armée en remplacement de Gamelin limogé. Ne parvenant pas à redresser la situation, il prône l'armistice.
Ministre de la Défense nationale, puis Délégué général du gouvernement en Afrique, il prépare secrètement la reprise du combat. Arrêté par la Gestapo en novembre 1942 et déporté, il est placé en détention à la Libération mais bénéficie d'un non-lieu en 1948. Membre de l'Académie française, Weygand meurt presque centenaire. Une foule immense vient lui rendre hommage lors de ses obsèques. Grâce à de nouvelles archives, Max Schiavon nous livre aujourd'hui la biographie la plus aboutie d'un des mythes de l'histoire militaire de la France au XXe siècle.
Max Schiavon, docteur en histoire, a dirigé la recherche du Service historique de la Défense. Spécialiste de l'histoire contemporaine et en particulier des élites militaires, il est l'auteur, chez Tallandier, du Front d'Orient. Du désastre des Dardanelles à la victoire finale, 1915-1918 (2014 ; "Texto", 2016).