Notre époque est avare en maîtres. Elle n'en produit pas, ou peu. À vrai dire, elle les a exclus de son sein, les a relégués dans la conspiration du silence, en a perdu le goût, préférant à l'enseignement de doctrines saines, fortes et engageantes, la consommation d'opinions malsaines, onctueuses et amolissantes.
Pourtant, à l'âme qui recherche des repères, à l'intelligence en quête de vérité, au cœur assoiffé d'idéal, on peut encore montrer des maîtres suffisamment proches de nous pour qu'ils puissent éclairer nos pas. Tel est le R.P. Calmel, né en 1914, rappelé à Dieu en 1975.
Bien d'autres se sont battus, bien d'autres ont été clairvoyants, bien d'autres ont été des semeurs de chrétienté. Mais peu comme lui ont eu cette élévation de vue, cet équilibre dans le jugement, cette pugnacité jointe à une réelle paix intérieure.
Le présent numéro de Vu de haut publie les acte d'un colloque qui s'est tenu le 12 avril 2014, lequel a puisé dans la riche pensée du Père quatre thèmes majeurs : l'éducation chrétienne, la révolution et de la réponse à la Révolution, le réalisme mystique, l'espérance persévérante.
En ces différents domaines, les analyses du frère prêcheur sont empreintes d'une telle lucidité et d'une perspicacité si remarquable qu'il importe de s'y référer aujourd'hui.
Le R.P. Calmel a laissé un enseignement indispensable à toute âme qui veut se sanctifier dans la lumière, persévérer sans s'illusionner, combattre sans se durcir, aimer sans se lasser.
Deux autres contributions, l'une sur saint François de Sales, auteur littéraire, et sur l'influence de saint Benoît dans la pensée de saint Thomas enrichiront la réflexion du lecteur.