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Von Galen - Un évêque contre Hitler

Référence : 94081
4 avis
Date de parution : 19 janvier 2018
Éditeur : CERF (EDITIONS DU)
Collection : HISTOIRE
EAN 13 : 9782204123341
Nb de pages : 418
26.00
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Description
Westphalien, aristocrate, catholique, l'évêque Clemens August von Galen était destiné à défendre la grandeur de l'Allemagne, l'honneur de la chrétienté et la gloire de l'Europe. De 1918 à 1945, ce conservateur fut l'un des opposants les plus opiniâtres d'Adolph Hitler et de ses fidèles, de Rosenberg à Goering et Goebbels, et l'adversaire implacable de son appareil gagné par la gangrène totalitaire.
Dans son diocèse, il attise une dissidence farouche. Il dénonce, dans ses sermons, le culte de la race, la brutalité des SS, l'euthanasie des malades mentaux. Les textes qu'il prononce font le tour du monde. Son influence et sa popularité sont telles qu'en 1941 Hitler ordonne l'interruption du programme d'extermination des handicapés. Coup d'éclat qui vaut à l'homme d'Eglise le surnom de "lion du Münster".
Humaniste en toute occasion, même après la chute du Reich, il condamne la dureté des occupants et les déplacements de population. Le pape Pie XII en fait un exemple et l'élève, en 1946, au cardinalat. Fondée sur des archives inédites, journaux, mémoires, correspondances, cette biographie relate non seulement la vie d'un héros politique, mais elle révèle aussi les coulisses d'une administration assassine, et de la machine de mort qu'avaient imaginée les nazis. 
Ancien élève de l'ENA, inspecteur général des finances, Jérôme Fehrenbach est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'Ancien Régime, la Révolution et la Seconde Guerre mondiale. Il a publié, aux Editions du Cerf, La Princesse Palatine, l'égérie de la Fronde (2015).
TitreVon Galen - Un évêque contre Hitler
Auteur FEHRENBACH (Jérôme)
ÉditeurCERF (EDITIONS DU)
Date de parution19 janvier 2018
Nb de pages418
CollectionHISTOIRE
EAN 139782204123341
PrésentationRelié
Épaisseur (en mm)32
Largeur (en mm)155
Hauteur (en mm)240
Poids (en Kg)0.68
Critique du libraire
" L'ouvrage de Fehrenbach se fonde sur une étude aussi minutieuse que rigoureuse des archives et de la correspondance familiale comme sur la recherche historique la plus récente. Il en ressort le portait limpide de ce géant au propre comme au figuré, Le Lion de Munster. "
Les avis clients
Le lion de Munster .
5/5 https://blogs.letemps.ch/
.----. Voilà un livre important qui vient éclairer un épisode de l’histoire d’Allemagne peu connu du public francophone. Clemens-August Graf von Galen naît en 1878 au sein d’une famille catholique de la noblesse de Westphalie, une région incorporée au Royaume de Prusse protestant depuis le Traité de Vienne de 1815. Si les Galen et les familles alliées sont les témoins d’un vigoureux catholicisme culturel, marqué par les processions et les adorations, celui-ci repose sur une foi solide et véritable. C’est dans ce milieu conservateur, pétri de tradition mais aussi nourri du sentiment d’obligation de la noblesse envers la société, que grandit Clemens-August, qui ressent bientôt l’appel des ordres, sera ordonné prêtre en 1904 et évêque de sa ville de Munster en 1933. En 1946, à l’issue de la guerre, Pie XII lui conférera le chapeau cardinalice. L’auteur, Jérôme Fehrenbach, haut fonctionnaire français, connaît de manière intime tant le milieu de l’aristocratie catholique allemande que l’histoire allemande des périodes wilhelminiennes et hitlériennes. Si à première vue ce livre s’adresse à un public restreint qui s’intéresse à la fois à l’Allemagne, l’histoire, la noblesse et l’Eglise catholique (La Ligne Claire par exemple), en réalité le véritable sujet du livre est d’une part celui des rapports de l’Eglise catholique au régime nazi et les droits de l’Eglise et d’autre part de la relation entre loi morale et loi civile. Un homme de son temps Allemand patriote, Clemens-August Galen tiendra le Traité de Versailles pour injuste comme l’ensemble de ses compatriotes et se réjouira de la remilitarisation de la Rhénanie en 1936 au titre de la souveraineté retrouvée ; même en 1945 il considérera les Alliés comme des occupants plutôt que des libérateurs. A son avènement, il ne juge pas le régime nazi illégitime en tant que tel mais, très clairvoyant, il en reconnaîtra très vite la nature impie et apprendra à ne pas l’affronter de face sur le terrain politique. Galen avait grandi dans l’Allemagne empreinte du Kulturkampf, un train de mesures dirigé contre les catholiques au temps de Bismarck et qui avait conduit à l’expulsion des congrégations religieuses ; c’est pourquoi le jeune Clemens-August avait effectué ses études auprès du collège jésuite de Feldkirch en Autriche. Les Nazis ne seront pas en reste et procéderont à l’expulsion de religieux par la Gestapo, à la fermeture des presses catholiques et à l’emprisonnement de milliers de prêtres qui après 1939 seront regroupés dans les Priesterbarracken à Dachau. C’est dans ce contexte qu’il est donc associé à la rédaction clandestine de Mit brennender Sorge en 1937, la seule encyclique jamais rédigée en langue allemande, dans laquelle Pie XI non seulement dénonce les violations du concordat signé quatre ans auparavant mais s’en prend à l’idéologie raciste du nazisme païen. Diffusée avec succès sous le manteau, elle sera lue en chaire dans toutes les églises le dimanche des Rameaux de cette année-là et provoquera la fureur des Nazis. L’histoire cependant retiendra surtout de Galen trois sermons prononcés à l’été 1941, deux à l’encontre du Klostersturm, cette vague d’expulsions de congrégations religieuses par la Gestapo sans aucun fondement juridique, et le troisième dénonçant de manière vigoureuse la politique d’extermination des handicapés dans le cadre du programme T4, à telle enseigne que le régime jugea bon d’y mettre un point d’arrêt. Ces sermons se répandront dans toute l’Allemagne et même bientôt chez l’ennemi qui en fera usage à des fins de propagande. Homme courageux, surnommé le Lion de Munster, ferme dans ses convictions, il prend des risques importants quant à sa personne, que seuls son prestige et sa renommée lui épargnent. Deux convictions motivent Galen. Tout d’abord il se révèlera un défenseur acharné des droits de l’Eglise, le droit de culte bien sûr mais le droit à enseigner et à soigner les malades et les personnes âgées, d’autant que ces droits sont ancrés dans le concordat. La seconde conviction est que l’Etat ne peut s’abstraire de la loi naturelle. Le régime nazi devient illégitime dès lors qu’il se met à tuer les handicapés dans le cadre de son programme d’euthanasie car ces meurtres nient la loi naturelle voulue par Dieu, cette part de divin qui réside en chaque homme. Toute sa vie, Galen demeurera méfiant face à l’absolutisme royal du Kaiser, critique ensuite face à celui de la majorité d’un moment lors de la République de Weimar et opposé enfin à celui d’Hitler. S’il s’en tient au principe d’obéissance aux autorités civiles au titre du quatrième commandement, ce dont témoigne le serment qu’il prête dans les mains de Göring peu avant son ordination épiscopale, il ne reconnaît l’autorité du pouvoir politique que pour lui imposer fermement ses limites. Un homme de notre temps Galen était certes un homme de son temps mais aussi un homme dont la philosophie politique, la primauté du droit naturel sur les lois de l’Etat, demeure d’une brûlante actualité. Alors comme aujourd’hui, il est des institutions que l’Etat a le devoir de protéger, des actions qu’il n’est pas autorisé à entreprendre, des droits à respecter. Plus que tout, Galen nous rappelle que l’Etat, quelle que soit la nature de son régime politique, ne peut pas s’affranchir de toute autorité et s’ériger en sa propre référence morale. En 2005, en une cérémonie célébrée place Saint-Pierre, le pape Benoît XVI proclamait Galen bienheureux, certes en raison de son attitude ferme et même courageuse pendant toute la période du nazisme, mais par delà en reconnaissance d’une vie sans détours orientée vers le Ciel de la naissance à la mort. Cette béatification s’inscrit aussi dans la ligne des nombreux martyrs catholiques du nazisme qu’évoque l’auteur. L’ouvrage de Fehrenbach se fonde sur une étude aussi minutieuse que rigoureuse des archives et de la correspondance familiale comme sur la recherche historique la plus récente. Il en ressort le portait limpide de ce géant au propre comme au figuré, Le Lion de Munster. [ Publié le 12 mars 2018 par le blog La ligne claire/ " https://blogs.letemps.ch/ " de Dominique de la Barre , un Belge de l’étranger ]
Le " Lion de Münster ".
5/5 Fideliter .
.----.Une fois conquise par les Américains, la ville de Münster, qui n'est plus qu'un champ de ruines, se prépare néanmoins à fêter le cardinalat de son évêque que Pie XII voulut honorer pour son opposition sans faille au régime nazi. Ayant achevé sa mission sur terre, le géant, le " Lion de Münster " est alors terrassé par la maladie, un mois après son élévation au cardinalat, le 22 mars 1946. Homme de foi, serviteur de l'Eglise et de sa terre natale, von Galen a transmis cette flamme dont il avait hérité par sa famille . .****. La très belle biographie que lui consacre Jérôme Fehrenbach est riche de l'hommage que l'on doit à un apôtre du Christ encore trop méconnu. L'historien y développe avec finesse l'esprit de cette aristocratie catholique qui a perduré tant que la doctrine prenait le pas sur toute autre considération, même lorsque l'évêque entrait directement dans l'arène politique ou ce que l'on appellerait aujourd'hui les débats de société. Heureux temps où des évêques défendaient le règne et la morale du Christ ! [ Signé Abbé Philippe Bourrat dans Fideliter, numéro 245 - septembre-octobre 2018 ]
Opposition farouche !
5/5 Fideliter
.----. La montée du nazisme est perçue avec lucidité par le prélat qui avait depuis longtemps condamné le laïcisme et le socialisme qui, dès les années 1920, séduisaient les masses. Mais Mgr von Galen s'afflige de voir une partie de l'élite aristocratique, qui avait su défendre les intérêts de l'Eglise par la fondation du parti politique Zentrum, se libéraliser et se laisser séduire par le nationalisme dévoyé. C'est durant la guerre que l'évêque se fera connaître par son opposition farouche aux politiques antichrétiennes du régime de Hitler, à ses campagnes d'euthanasie sur les personnes handicapées, aux persécutions antisémites et aux mesures de rétorsion infligées à ses proches en raison de ses prédications publiques. En effet, ses sermons galvanisent la résistance au régime et maintiennent l'espoir dans les rangs catholiques, jusqu'à ce que les conséquences de la guerre, les bombardements des Alliés, l'hémorragie de la jeunesse allemande qui périt sur les fronts de la guerre, n'affaiblissent trop l'unité intérieure de la Westphalie. ( suite ... )
Un apôtre du Christ !
5/5 Fideliter
.----. La noblesse et la foi, la force et le sens du service sont rarement réunis en la même personne. Clemens August von Galen est né en 1878, issu d'une famille noble de Westphalie dont les traditions se transmettaient depuis plus de 700 ans. On y sert l'Eglise ou l'Etat, mais d'abord le règne de Jésus-Christ. Les parents du futur évêque faisaient oraison quotidiennement, disaient le chapelet en famille et communiaient plusieurs fois par semaine à la messe célébrée dans la chapelle du château familial de Dinklange, à une époque où ce n'était pas la coutume. On lisait aussi en famille les encycliques des papes. Clemens August grandit dans cette atmosphère profondément catholique et reçoit une solide instruction dans un collège tenu par les jésuites. Après sa formation aux séminaires d' Innsbruck et de Münster, il est ordonné prêtre le 28 mai 1904 et commence alors un long ministère dans une église de Berlin. En 1929, il est muté à la paroisse Saint-Lambert de Münster. Quatre ans plus tard, il est consacré évêque de cette ville. ( suite ... )