Qu'est-ce que la France ? A cette question, Verdun apporte la plus bouleversante et la plus précise des réponses. Trois cent mille soldats français et allemands sont morts pendant les trois cent jours de la bataille de Verdun, entre les mois de février et décembre 1916. A l'échelle démesurée de la Grande Guerre, ce n'est pas si important ; rapporté au paysage de Verdun, cet amphithéâtre de sombres collines que le regard embrasse en cet instant, c'est vertigineux.
Nul ne peut prétendre connaître la France et ce qui fait le fond de notre pays, ce peuple très ancien et mêlé qui vit là, au bout de l'Europe, s'il n'a posé son regard sur cet horizon de bois élevés qui s'appellent le Mort-Homme, la cote 304, Douaumont, Vaux, Fleury, le Bois des Caures... Nul ne peut comprendre la relation singulière qui s'est nouée ici entre la France et l'Allemagne, s'il n'a vu sous l'Ossuaire, les restes mélangés de leur commune humanité, témoignage d'une commune souffrance.
Il s'est passé là quelque chose qui traver le temps. Visages de Verdun en fait le récit. Hommage aux hommes de Verdun, ce livre témoigne également du talent des photographes des armées qui ont fixé, dans des conditions particulièrement périlleuses, ces images pour l'histoire.
Ecrivain et haut fonctionnaire, Michel Bernard est l'un de nos meilleurs spécialistes de la Grande Guerre vue par ses combattants-écrivains, notamment Maurice Genevoix. Il est l'auteur du très remarqué ,La Tranchée de Calonne (2007), couronné par le prix Erckmann-Chatrian, de La Maison du docteur Laheurte, Le Corps de la France (2010, prix Erwan-Bergot de l'armée de terre) et de La Grande Guerre vue du ciel.
Son dernier livre : Les Forêts de Ravel.