Voulant participer à la refondation d'un véritable oecuménisme, ce livre fait une critique systématique de la notion de "foi commune" qui existerait entre catholiques et chrétiens séparés. Comme si la foi était un immeuble à étages : un rez-de-chaussée serait constitué par les dogmes des conciles du premier millénaire, au-dessus duquel s'élèveraient des étages séparés, l'un orthodoxe, l'autre catholique, l'étage catholique se subdivisant encore en constructions catholique, luthérienne, etc. De sorte que tous, catholiques, protestants, orthodoxes, seraient en "communion imparfaite" et qu'entre tous, sans qu'ils renoncent à leurs doctrines opposées, existerait une "diversité réconciliée". Cette illusoire construction repose sur une relativisation de la tradition et du magistère vivants, par mise en parallèle des divers "récits" religieux : il n'y aurait pas de "vérité bloquée". En réalité, elle montre que l'oecuménisme dominant ne croit ni n'espère en une vraie réconciliation des chrétiens dans l'unité de la foi. Pour le salut de l'oecuménisme lui-même, Ansgar Santogrossi demande qu'on le préserve des oecuménistes.
Fr. Ansgar Santogrossi, o.s.b., est né en Californie en 1962. Docteur en philosophie de l'Institut catholique de Paris, spécialiste de Duns Scot, après avoir enseigné à Mount. Angel Seminary (Ogeron) pendant onze ans, il est actuellement maître des jeunes profès du monastère Nuestra Senora de los Angeles (Cuernavaca, Mexique) et il y professe la philosophie. Auteur de L'Evangile prêché à Israël. A propos du dialogue judéo-chrétien (Clovis, 2002), il a publié dans de nombreuses revues d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique des articles concernant la philosophie, la théologie et la liturgie.