Caractère ésotérique ?
3/5 Rivarol .
.----. Objet de vénération dès 1357, quand il échoit dans ses plis à Lirey en Champagne,
déployé et décrit en 1532 dans le procès-verbal dressé par les Clarisses de Chambéry qui
réparèrent les dommages causés par un incendie, la cathédrale de Turin héberge
définitivement le linceul depuis 1578.
Lors d’une ostension en 1898, la photographie de Secundo Pia donne le branle aux
premières études scientifiques visant à fixer dans le temps la confection du Saint Suaire
réputé par la Tradition authentique vêture du corps supplicié de Jésus pieusement
recueillie au matin de la Résurrection.
Frappé de la concordance entre ses observations sur le mécanisme de formation de
l’image et certains textes évangéliques, l’anatomiste renommé Yves Delage, en dépit
d’un agnosticisme revendiqué, tente en vain de convaincre l’Académie des Sciences,
enfermée dans sa thèse rationaliste, qu’il ne peut s’agir d’une fabrication picturale
médiévale.
Gérard Lucotte, catholique non pratiquant liais « émerveillé par l’harmonie et l’infinie
beauté du monde, fasciné par le mystère de l’Homme le plus extraordinaire que j’ai rencontré »,
reprend dans son ouvrage la chronologie des nombreux travaux réalisés sur des
échantillons par diverses équipes de chercheurs dans toutes les disciplines – notamment
chimistes, physiciens, etc., plus ou moins honnêtes, voire objectifs – et mène sa propre
enquête suivant une méthode inédite, à l’aide d’un matériel ultra sophistiqué, analysant
minutieusement les poussières balayées sur les fibres du lin. Investigation extrêmement
pointue dont la teneur échappera en partie au commun des lecteurs, ne serait-ce qu’à
cause du vocabulaire technique qui, malgré les explications du lexique, garde son
caractère ésotérique. Quant aux figures illustrant l’ouvrage, seuls des spécialistes sauront
les décrypter.
Icône ou relique ? A l’instar du magistère souverain de l’Eglise, Gérard Lucotte réserve
son verdict tout en œuvrant à faire coïncider science et foi grâce à l’approfondissement
des lois naturelles régissant l’univers. [ Signé : Marie-Gabrielle Decossas dans " Rivarol ", n° 2961 du 16 juillet 2010 ]
Indignation .
1/5 Présent.
.----. Conclusion d'un long article : " Et voilà ! Bingo ! L’énigme du Linceul est résolue ! Le Linceul est peut-être très ancien, mais de là à croire qu’il comporte une image non faite de main d’homme…
Que cherche à dire Lucotte ? Ce qu’il a vu, sans doute, mais dans un regard dont la foi est absente, et en tirant ses conclusions à lui. Et pourquoi, en vue de quoi ? Là, on entre dans un autre domaine. On sait l’homme incroyant, fasciné par les reliques du Christ, « l’Homme le plus extraordinaire, que je n’ai jamais rencontré » comme il le dit dans une étrange (auto ?)-interview à la fin de son livre. La faute de français est trop flagrant-e pour ne pas être voulue et significative. De même Lucotte prend-il toutes sortes de biais pour ne pas dire qu’il croit le Linceul « authentique ».
Son livre donnera sans doute lieu à des réponses scientifiques. Je ne ressens pas le besoin de les attendre pour dire, à mon modeste niveau, que ce genre… d’OVNI littéraire n’est pas de nature à promouvoir la vénération du Linceul de Turin, tout comme son livre sur la Sainte Tunique tend à ridiculiser et discréditer l’adoration de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme." [ Jeanne Smith dans " Présent du 28 mai 2010 ]