Nul n'ignore qu'à l'origine, la philosophie, amour de la sagesse, enveloppait toutes les connaissances humaines théoriques et pratiques, mais que, peu à peu, avec le développement des techniques de recherche, les sciences particulières s'en sont détachées, et se sont émancipées.
Plus encore, les sciences humaines, qui semblent les plus profondément liées à la philosophie, non seulement sont devenues indépendantes, mais sont allées jusqu'à prétendre la remplacer. Est-ce à dire que, de nos jours, la sagesse, quelle que soit l'idée qu'on s'en fait, doit être exclue du domaine des sciences, pour se réduire à un ensemble de valeurs vieillies, voire de recettes de vie, utiles mais purement empiriques ? C'est ainsi qu'on parle de "la sagesse des nations", non sans un certain mépris.
Telle est la question, d'une brûlante actualité, qu'Isabelle Mourral aborde de front, dans un livre qu'il faut lire avec la plus grande attention, en méditant à la fois la finesse de ses analyses et la portée de sa réflexion.
Isabelle Mourral est agrégée de philosophie. Elle a déja publié, aux Editions de Paris, Le sens des mots, Le christianisme a 2000 ans et Pour un référendum sur l'éducation. Elle dresse ici l'inventaire des fondements intellectuels et moraux de notre Europe.