Vladimir Ghika, prince roumain, né orthodoxe, devenu catholique et prêtre, mort martyr, est une haute figure d'un chrétien du XXe siècle. Son procès de béatification est en cours.
En plus d'un domaine, cet apôtre a ouvert les voies de l'aggiornamento voulu par le concile Vatican II. Très lié au cercle des Maritain à Meudon, il a eu le souci de la sanctification du laïcat et du clergé. Parmi ses fils spirituels figurent le père Henri Caffarel et Jean Daujat. Pour soutenir les prêtres dans leur ministère, il a créé, avec Yvonne Estienne, l'association Virgo Fidelis, une fraternité spirituelle de prière et de souffrance. De plus, la communauté des Frères et des Soeurs de Saint-Jean qu'il a fondée à Auberive annonce les communautés nouvelles qui se consacrent aujourd'hui à l'évangélisation.
Passeur entre l'Orient et l'Occident, Mgr Ghika a été aussi un pionnier de l'unité tant désirée de l'Eglise du Christ.
Grâce à l'Esprit-Saint, Mgr Ghika vit continuellement l'instant présent en présence de Dieu. C'est pourquoi toute rencontre avec le prochain, en particulier la visite des pauvres, est une liturgie, "la liturgie du prochain", et, en même temps, elle est ouverture et disponibilité à ses besoins les plus divers. Là est élaborée sa "théologie du besoin". Aucune souffrance d'autrui ne laisse indifférent.
A la source du service du prochain se trouvent la parole de Dieu et l'eucharistie prolongée souvent par l'adoration silencieuse. A l'exemple de son Maître et Seigneur, Mgr Ghika a donné sa vie. Son martyre est le témoignage suprême de sa charité héroïque : "La mort peut tout détruire, disait-il, sauf l'amour" (Extraits de la préface de Dany Dideberg, s j.).