Magnifique, édifiant, rarissime angle d'attaque
5/5 https://www.leforumcatholique.org/
.----. - d'un auteur qui travaille avec le cardinal Sarah. A recueilli des témoignages de la fin de vie de moines à Cîteaux, Lagrasse (un chanoine qui a tout du saint), Mondaye (je crois de mémoire), Solesmes, La Grande-Chartreuse. Magnifique, édifiant, rarissime angle d'attaque, on plaint les moines qui doivent mourir en hôpital (ceux qui reçoivent des lettres d'abbaye le savent), on ne cache pas les suicides qui existent aussi.
J'ai en tête la photo d'un moine de St-Benoît-sur-Loire que deux civils en tenue de confinement place dans une housse, en le laissant dans son pijama, sans toilette, sans sa coule, sans rien. Le cercueil est à côté. Seul un prêtre du monastère (où tous les moines furent contaminés en même temps) est venu donné une absoute. On pensait alors à une forme de peste. Trois moines sont morts, certes deux âgés, mais ce n'est pas une raison. Celui qui a introduit le virus a quitté l'état monastique, tant cela l'a affecté. Bien triste que tout cela. Des personnes ont pu leur faire dire des messes pour leur rétablissement à une époque où le vaccin n'existait pas. Je cite cet exemple, car ce pauvre moine dont je ne donne pas le nom est mort comme un animal, sans ses frères, sans rite.
[ Signé : JVG le 5 novembre 2021 sur le " Forum Catholique " ]
Comment meurent les moines ?
5/5 L'homme nouveau .
Dans une société qui tend et espère plus que jamais maîtriser la mort, le dernier livre de Nicolas Diat transporte avec lui un effet apaisant en même temps qu’un souffle de véritable éternité.
Bien connu aujourd’hui dans le monde catholique, en raison de sa biographie de Benoît XVI et de ses livres avec le cardinal Robert Sarah, l’auteur a voulu connaître le secret de la vie monastique. Dis-moi comment tu meurs, et je te dirai qui tu es.
C’est en quelque sorte à cet exercice de salubrité spirituelle que s’est astreint Nicolas Diat, dans ce pèlerinage monastique hors du commun qui, d’abbaye en abbaye, l’a mené au chevet des hommes de Dieu.
Dans ces espaces clos par vocation, empreint chacun d’une personnalité particulière, où les moines sont tournés entièrement vers la recherche de Dieu tout en ne niant rien des grandes réalités de la terre, la mort est souvent une compagne. Comme ailleurs, elle peut s’annoncer ou venir par surprise. Du jeune frère Vincent, de l’abbaye de Lagrasse au chartreux dom Lauduin sans oublier les bénédictins de différentes congrégations, les exemples et les récits abondent qui révèlent le rapport des hommes de Dieu à la mort.
Un rapport généralement apaisé, même si des drames peuvent s’y vivre. Pourtant, plus que « leurs » morts, dom Pateau ou son prédécesseur à la tête de Fontgombault, s’inquiètent aujourd’hui d’un monde qui semble vouloir voler la mort en l’enfouissant sous les médicaments. Pour sa part, dom Innocent, n’attend pas la mort, mais la vie. La vraie, celle qui ne finit pas et qui passe par cette dernière étape. Sur les bords de la Sarthe, dom Dupond, abbé de Solesmes, se rend chaque soir prier ses prédécesseurs, près de l’endroit où il reposera définitivement. Pour dom Olivier, la mort de frère Théophane révèle une pédagogie divine.
Les exemples abondent et ils sont souvent éloquents, même si l’auteur ne cache pas aussi que sous la bure le face-à-face avec la mort peut déboucher sur des tragédies. D’ailleurs, la mort ne touche pas que les… morts. Elle laisse sa trace, et parfois le désarroi, l’interrogation, parmi les vivants qui doivent alors trouver en Dieu seul la consolation.
Écrit avec pudeur et sensibilité, mais non sans beauté, ce livre offre une profonde méditation sur les fins dernières, à travers l’exemple des hommes de Dieu, enfouis par vocation dans le silence et la prière. Le temps d’une rencontre, ils ont bien voulu entrouvrir les portes sur leur fin de vie. [ Rédigé par Philippe Maxence le 27 avril 2018 pour " L'homme nouveau " ]