Ayant bien connu Verlaine et Mussolini, Toulouse-Lautrec et le maréchal Foch, Anna de Noailles, Rodin, Paul Bourget ou Jean Cocteau, ayant vécu dans l'intimité de l'impératrice Eugénie, Ferdinand Bac a brossé dans ses Mémoires encore inédits une fresque haute en couleurs d'une société qui, étincelante au lendemain du second Empire, a lentement décliné pour disparaître en 1940. Apprécié dès 1880 comme un brillant dessinateur, il a rivalisé avec les maîtres humoristes de son époque avant de se consacrer, dans une série d'ouvrages aujourd'hui fort recherchés, à l'évocation de la vieille Europe. Puis, opérant une nouvelle métamorphose, il se lance dans la rénovation de l'art méditerranéen en créant des jardins fameux dont seul subsiste aujourd'hui, désormais classé, le domaine des Corbières à Menton.
Si disert sur ses contemporains que ses Mémoires donnent la plupart des clés pour identifier les personnages de la Recherche de Proust, Ferdinand Bac a toujours entouré d'un certain mystère sa propre vie. C'est celle-ci que Ghislain de Diesbach retrace, utilisant de nombreux documents inédits en sa possession, montrant que Ferdinand Bac avait reçu tous les dons, sauf peut-être celui de les faire valoir pour être reconnu selon ses mérites et non en sa simple qualité de petit-fils de Jérôme Bonaparte, un temps roi de Westphalie.
Ghislain de Diesbach, reconnu comme un grand biographe, a publié de nombreux ouvrages chez Perrin, entre autres : Ferdinand de Lesseps, Madame de Staël, Un esthète aux Enfers : Philippe Jullian, La Double Vie de la Duchesse Colonna (Grand Prix des Lectrices de Elle), La Princesse Bibesco, Proust (Grand Prix de la biographie de l'Académie française), La Comtesse de Ségur.