Un livre de plus sur la "guerre d'Algérie" écrit par un "ancien combattant" ? Exactement le contraire ! Un témoignage remarquable, écrit sans forfanterie, sans esbroufe. Avec le cœur et un supplément d'âme. Fils du général Zeller, haute figure (notamment) de la résistance Algérie française, Alain-Michel Zeller aurait pu choisir l'itinéraire tranquille d'un "fils d'archevêque". Il a choisi, tout au contraire, de servir avec honneur et fidélité et de s'engager "au ras des pâquerettes" (au ras des asphodèles, devrions-nous plutôt dire). Le long d'un oued pas si tranquille, il a, comme de nombreux garçons de son âge, engagé sa jeune vie au service de la patrie. Et on lit avec passion cette chronique qui, mieux que de pesants traités sur le sujet, nous raconte les heurs et les malheurs d'un petit poste perdu dans le bled algérien. S'y ajoute la relation très sobre, très pudique, très retenue, des heures du putsch quand le sous-lieutenant Zeller, engagé sur le terrain, eut aussi à assumer sa filiation avec le général Zeller, maître d'Alger quelques jours avec Salan, Jouhaud et Challe.
Alain-Michel Zeller est né à Lyon (garnison de son père à l'époque) en 1937, dans une famille de vieille souche alsacienne. Après une enfance passée en Algérie, il fera ses études à Paris et à Rennes et suivra une formation à l'Institut français du pétrole. Il effectuera son service militaire de 1959 à 1961, dont 23 mois en Algérie française. Revenu dans le civil, il mènera sa carrière dans une importante société de transports internationaux. Marié, père de six enfants, grand-père de très nombreux petits-enfants, il est fier de deux distinctions spécifiques : vice-consul de Patagonie et chevalier du Tastevin.