Pierre-Jean David. est né à Angers le 12 mars 1788 au sein d'une famille modeste. Son père, un artiste dont la Révolution fit un soldat, fut du nombre des républicains graciés par le général vendéen Bonchamps. Le jeune David manifesta très tot son goût pour la sculpture. En 1807, il monta à Paris pour suivre sa formation aux ateliers du peintre David et du sculpteur Roland. La reconnaissance de son talent lui valut une bourse octroyée par la ville d'Angers. Après avoir décroché un prix en 1811, il s'embarqua pour l'Italie, pèlerinage obligé pour la connaissance des Antiques. Il en revint en 1816, après la chute de l'Empire, mais connut la disgrâce en raison de ses convictions politiques. Sa statue de Condé achevée en 1820 restaura son prestige et entraîna de nouvelles commandes : le tombeau de Bonchamps, en hommage au sauveur de son père, les statues du général Foy, du roi René, etc. En 1830, David défendit ses idéaux armes à la main. Un an après, il exécutait le fronton du Panthéon. Entré en politique sous la Monarchie de Juillet, il applaudit à la révolution de 1848, mais paya chèrement son engagement par un exil forcé. Il s'éteignit à Paris le 6 janvier 1856, non sans avoir salué une dernière fois son Anjou natal.
Le livre rédigé par son fils Robert offre le récit de la vie du sculpteur comme artiste et comme citoyen. L'auteur ne s'est pas caché de vouloir honorer la mémoire de son père. Il affirme s'être attaché aux faits, en insistant sur l'idée patriotique et républicaine qui domine l'oeuvre de son père, plus que sur des questions d'art.
Les sculptures de David d'Angers comportent cent vingt-deux bustes, cinquante-quatre bas-reliefs, quarante statues. Sa collection de médaillons, qui, à elle seule, eût suffi pour établir à jamais sa réputation, se compose de plus de cinq cents portraits. Son oeuvre colossale évoquée dans ces pages aura eu pour but de glorifier tout ce que la Patrie contenait d'hommes illustres en léguant leur image à la postérité.