Sainte Messe, unique ancre de salut
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.----. Extrait, publié par le forum catholique à partir d'un texte de https://www.medias-presse.info/
Vous qui vous permettez d’interdire la Sainte Messe apostolique, l’avez-vous jamais célébrée ? Vous qui, du haut de vos chaires liturgiques, prononcez des jugements péremptoires sur la « vieille Messe », avez-vous jamais médité sur ses prières, ses rites, ses gestes anciens et sacrés ? Je me suis posé cette question à plusieurs reprises ces dernières années ; parce que moi-même, qui connais cette Messe depuis mon enfance, qui, lorsque je portais encore des pantalons courts, avais appris à la servir et à répondre au célébrant, je l’avais presque oubliée et perdue. Introibo ad altare Dei. A genoux sur les marches glacées de l’autel avant d’aller à l’école en hiver ; transpirant sous ma robe d’enfant de chœur dans la canicule de certains jours d’été. Je l’avais oubliée, cette Messe, bien qu’elle fût celle de mon Ordination, le 24 mars 1968 : une époque où l’on percevait déjà les signes de cette révolution qui sous peu allait priver l’Église de son trésor le plus précieux pour imposer un rite contrefait.
Eh bien, cette Messe, que la réforme conciliaire a effacée et interdite dans mes premières années de Sacerdoce, demeurait comme un souvenir lointain, comme le sourire d’un être cher éloigné, le regard d’un parent disparu, le son d’un dimanche avec ses cloches, ses voix amicales. Mais c’était quelque chose qui relevait de la nostalgie, de la jeunesse, de l’enthousiasme d’une époque où les engagements ecclésiastiques étaient encore à venir, où nous voulions tous croire que le monde pouvait se relever de l’après-guerre et de la menace du Communisme avec un élan spirituel renouvelé. Nous voulions croire que la prospérité économique pouvait en quelque sorte s’accompagner d’une renaissance morale et religieuse du Pays. Malgré les soixante-huitards, les occupations [d’usines ou d’universités], le terrorisme, les Brigades Rouges, la crise du Moyen-Orient. Ainsi, parmi les nombreux engagements ecclésiastiques et diplomatiques, s’était cristallisé dans ma mémoire le souvenir de quelque chose qui était resté en fait non résolu, mis « temporairement » de côté, pendant des décennies. Quelque chose qui attendait patiemment, avec l’indulgence que seul Dieu utilise à notre égard.
Commentaire de Goupillon sur le Forum du 14 janvier 2022 :
Le texte est vraiment magnifique. Au-delà des arguments très convaincants, ce témoignage révèle un aspect intéressant de la personnalité de l'archevêque. Ses textes habituels ressemblent parfois à des fulminations, légitimes, mais dont le ton dur peut déplaire. Ici, Monseigneur Vigano dévoile avec beaucoup de sensibilité un parcours et un ressenti auxquels on ne peut rester indifférent.
Il se montre discret sur son retour à la messe apostolique (comme il l'appelle), et on ne peut s'empêcher de se demander dans quelles circonstances cela s'est passé : comment s'est-il trouvé dans la situation de revêtir « les ornements traditionnels, avec le cappino ambrosien et le manipule » ?
C'est peut-être de la vaine curiosité de ma part, mais le jour où cela s'est produit a marqué sa mémoire, et il est toujours consolant de voir comment la Providence intervient dans nos vies pour nous transformer.
En tout cas, cette déclaration d'amour du saint sacrifice de la messe, imprégnée d'une foi profonde, est admirable.