Un apôtre
3/5 Revue des cercles d'études d'Angers
Un apôtre, un passionné de la charité, et qui eut l'intuition, grâce à elle, des grands besoins sociaux de son époque : il faudrait dire : des temps modernes qui s'ouvraient avec elle.***===---***===---. Armand de Melun avait commencé, simplement, par le porte à porte, guidé par la Soeur Rosalie. Mais très vite il comprit qu'il fallait autre chose : organiser la charité, susciter les concours, provoquer les initiatives.***===---***===---. Ses oeuvres furent innombrables. Allant au plus pressé, il fonda celle des AMIS DE L'ENFANCE, puis celle des PATRONAGES, s'unit à ses amis dans l'oeuvre des PAUVRES MALADES, visites à domicile, l'oeuvre de la SAINTE FAMILLE, auprès des familles pauvres. ***===---***===---. Les multiples réseaux de son activité appellent l'établissement d'un COMITE DES OEUVRES en 1840. Il rédige un MANUEL DES OEUVRES, qui indique les méthodes. Les ANNALES DE LA CHARITE, fondées par lui, mettent leurs lecteurs au courant des problèmes, fournissent les éléments de solution. Le "social" est atteint, à proprement parler, par la SOCIETE D'ECONOMIE CHARITABLE, en 1847. Melun a prévu de très bonne heure l'extension internationale qu'il faudrait donner à de telles initiatives...(numéro 6, mars 1963 ).
Ce qui manque !
2/5 Revue des cercles d'études d'Angers
On serait tenté de dire : rien n'y manque. Il y manque, chez Melun, cette perception -- de manière nette tout au moins -- qui parmi d'autres catholiques, un La Tour du Pin par exemple, s'imposa avec une telle force. Ils envisagèrent à leur tour la nécessité d'ensemble d'un "Ordre social chrétien ". Pour aboutir à une efficacité réelle, constante et équitable dans l'ordre social, il faut, pensaient-ils, une structure politique. Melun appartenait à l'école libérale, et, payé pourtant pour le savoir, il n'a su comprendre que par intuitions rapides et incomplètes, cette nécessité d'un Pouvoir, qui s'adaptât, sous la forme précisément des structures sociales, à la poursuite du bien commun. Il n'a pas même su voir, ce que pourtant ses voeux, implicitement, appelaient de toute leur force, la condition première d'un esprit chrétien, d'une pensée chrétienne, dans la civilisation elle-même, si l'on veut que celle-ci atteigne son but. Le rappeler fut toute la raison d'être du SYLLABUS. Beaucoup de catholiques restèrent comme lui et sont restés depuis dans les demi-teintes à cet égard ; la raison d'être du mal social de notre époque n'est par ailleurs que là.***===---***===---. La belle et noble physionomie d'Armand de Melun, son dévouement qui ne connut aucune limite, sont là pour témoigner cependant qu'à travers toutes les vicissitudes le dernier mot appartiendra toujours à la charité. (numéro 6, mars 1963 ).