Vingt siècles après sa fondation, le catholicisme a connu un immense retournement. Les orientations de Vatican II ne sont pas la seule explication de la crise sans précédent que traverse aujourd'hui l'Eglise. Mais cet événement a été la source d'un séisme considérable du point de vue théologique, liturgique, pastoral, dans la vie cléricale, religieuse, comme en ce qui concerne les missions, les vocations. Quarante ans après la clôture de Vatican II, l'auteur publie à nouveau cet ouvrage paru il y a dix ans. Il l'a recentré sur l'histoire conduisant à ce qu'il qualifie de prise du pouvoir doctrinal par les partisans de la Nouvelle théologie des années cinquante. Il estime qu'avec des réticences, des correctifs, des ambiguïtés, l'assemblée conciliaire, tout le contraire de monolithique, a donné un certain nombre de gages au pluralisme - et donc au relativisme - moderne, tant dans la manière adogmatique dont son enseignement a été délivré, que dans son enseignement œcuménique, au sens large de reconnaissance d'une certaine légitimité de la diversité de croyances. Cet essai veut s'inscrire dans la longue phase de délégitimation progressive de l'événement historique de Vatican II, commencée au milieu des années quatre-vingt et sur laquelle l'élection de Benoît XVI devrait produire une accélération, ainsi que la conclusion en émet l'hypothèse.
L'abbé Claude Barthe, de la Société des Prêtres auxiliaires, né en 1947, a vécu les évolutions en cours dans l'Eglise depuis le concile Vatican II. Chroniqueur religieux à la revue Catholica, il est l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages de réflexion sur la crase actuelle, sur la liturgie romaine, et a participé à l'édition d'œuvres de spiritualité ou de littérature catholique.