En foulant le sol de l'Ecosse durant l'été 1821, Nodier allait marquer de son empreinte une époque placée sous le sceau d'un puissant exotisme du Nord et initier un genre : le récit de voyage romantique. Ainsi sa Promenade de Dieppe aux montagnes d'Ecosse (1821) forme-t-elle le prologue d'un cycle où les brumes de l'antique Calédonie et de l'Ecosse moderne épousent celles de la fiction dans Trilby (1822) et La Fée aux Miettes (1832). Des légendes séculaires du comté d'Argail, d'où surgit l'étrange lutin Trilby, jusqu'aux méandres de la cartographie onirique de Michel le charpentier qui place Glasgow et Greenock au centre d'une nouvelle carte de Tendre, Nodier nous offre mieux qu'une invitation au voyage. C'est bien une conquête du Romantisme, dont il est ici un acteur de tout premier plan, qu'il entend nous faire partager.