Oeuvre majeure de Mgr Gaume. Ce livre est venu à son heure. À une époque où le surnaturel est méconnu, nié, blasphémé de toutes parts, il était opportun de remonter à la source même du surnaturel chrétien et d'étudier les manifestations de la grâce, dans leur cause divine, la Troisième Personne de l'adorable Trinité. La lumière de l'enseignement catholique a été tellement voilée sur ces points, par je ne sais quelles vapeurs sorties des marécages nauséabonds de la Renaissance, que les vérités rappelées par Mgr Gaume paraîtront nouvelles à beaucoup d'intelligences. Elles sont vieilles néanmoins comme le catholicisme lui-même ; et, si jamais doctrine a pu se prévaloir d'autorités imposantes, c'est bien celle que le Traité du Saint-Esprit développe, en s'appuyant presque à chaque page sur les saintes Écritures, les saints Pères, les docteurs de l'Église et les princes de la science théologique. Les dogmes catholiques, touchant le Saint-Esprit, passent, en quelque sorte, dans l'ouvrage de Mgr Gaume comme entre une double haie d'écrivains de tous les siècles qui les acclament et les saluent.
Qu'on n'aille pas croire cependant que le Traité du Saint-Esprit soit une oeuvre de pure érudition, un livre didactique uniquement destiné aux étudiants en théologie. C'est, au contraire, un ouvrage catholique, même dans l'acception littéraire de ce mot : nous voulons dire qu'il s'adresse à tout le monde. Puisse le Saint-Esprit bénir cette oeuvre entreprise en son honneur et dont la portée peut être considérable ! Oui, nous n'hésitons pas à le dire, après nous être appliqués à le juger avec calme et à l'abri des impressions d'une naturelle sympathie, le livre de Mgr Gaume est un des plus importants qui ait paru depuis de longues années. La nature même du sujet, les développements savants et profonds dans lesquels est entré l'auteur, l'application immédiate qui peut se faire des vérités qu'il élucide, soit aux individus, soit à la société contemporaine, tels sont les titres qui recommandent le Traité du Saint-Esprit à tout homme quelque peu initié au mouvement intellectuel et religieux de notre époque.