On l'a proclamée "plus grande sainte des temps modernes" et Jean-Paul II l'a nommée 33e Docteur de l'Eglise en 1997. A ses côtés, rien moins que saint Augustin, saint Thomas, ou Thérèse d'Avila, sa "mère" en religion. Mais comment Thérèse de Lisieux est-elle parvenue à devenir sainte ? Sa mère est morte lorsqu'elle avait 5 ans, après avoir perdu quatre enfants en bas âge, et son père, qu'elle adore, voit sa raison sombrer.
Il sera un temps interné en hôpital psychiatrique. À quinze ans, sur dérogation du pape, elle entre au Carmel de Lisieux, où sont aussi trois de ses soeurs, Marie, Pauline et Céline. Avec une volonté farouche, elle poursuit le projet de donner sa vie pour l'Amour, au sein de ce couvent sans chauffage, austère comme une prison. Cheminant dans sa "petite voie", le coeur blessé de deuils successifs, "l'Ange du Carmel" quitte ce monde âgée seulement de 24 ans, le 30 septembre 1897, un sourire aux lèvres.
Elle qui a porté sur ses frêles épaules les aberrations du XIXe siècle bien-pensant, est épuisée par ce combat contre le Mal ordinaire. Elle laisse parmi ses écrits Histoire d'une âme, dont sa soeur, Pauline, morte à 90 ans, tenta d'édulcorer les cris les plus noirs. Mais sa voix d'airain résonne encore aujourd'hui. Ses parents, Louis et Zélie, seront canonisés en 2015.