Car le médecin ne traite pas une matière inerte qui serait sans valeur. Celui qui souffre entre ses mains est une créature humaine, un homme comme lui. [...] L'âme et la poussière se sont unies pour former cette image de l'infini ; elles vivent dans le temps et dans l'espace et pourtant elles sont orientées vers un terme qui les dépasse toutes deux [...] ; dès lors, cet homme qui se confie aux soins d'un médecin est quelque chose de plus qu'un amas de nerfs, de tissus, de sang et d'organes. Bien qu'on fasse venir le médecin pour qu'il guérisse le corps, il lui faut souvent donner des conseils, prendre des décisions, formuler des principes qui affectent l'homme au spirituel et ont rapport avec son éternelle destinée [...]. Il est clair alors, [...] que la profession médicale place bien nettement ceux qui l'exercent dans la sphère de l'ordre moral, afin qu'ils soient dans leur activité toujours dirigés par ses lois. Qu'il s'agisse d'enseigner, de donner un conseil, de prescrire un traitement ou d'appliquer un remède, le médecin ne peut pas franchir la frontière de la loi morale, en se désolidarisant des principes de l'éthique et de la religion. Pie XII, Discours à un groupe de médecins spécialistes, 30 janvier 1945