Les péchés capitaux ?
5/5 https://www.medias-presse.info/
.----. En 1942, l’essayiste britannique C.S. Lewis publiait The Screwtape Letters (Tactique du diable, dans la version française) : ce bref roman épistolaire imagine la correspondance entre Screwtape, un démon expérimenté, et Wormwood, un jeune tentateur tout frais émoulu de l’académie diabolique où l’on apprend par quels moyens tenter les hommes afin de les perdre.
S’il peut sembler léger de traiter un sujet aussi grave d’une manière aussi inattendue, on découvre rapidement le génie de l’auteur, qui a su condenser en quelques lettres les principaux pièges dans lesquels chacun d’entre nous tombe si souvent et si aisément par orgueil, par gourmandise, par paresse, par colère, et ainsi de suite.
Les diverses tentations suggérées par Screwtape sont en effet aussi simples qu’efficaces, précisément parce qu’elles jouent sur les péchés capitaux, dont nous retrouvons ainsi, par le biais de cette correspondance imaginaire, les principaux ressorts
[ Signé : Pierre-Alain Depauw le 17 mai 2022 sur medias-presse.info ]
P.S. : Médias-Presse-Info est un média original qui vise la vulgarisation de l’information d’une manière délibérément objective, libre et sans concession.
Médias-Presse-Info est un site d’information auquel contribuent dans leurs domaines de compétence, des hommes et des femmes de tous horizons et de toutes catégories socio-professionnelles.
Dans un marché de l’information toujours plus dense, nos atouts sont nombreux:
Grâce à la peur.
5/5 http://petrus.angel.over-blog.com/
.----. « Ils ont tout accepté, tout, tant qu’ils pouvaient prolonger leur misérable vie un jour de plus » (C.S. Lewis, Tactique du diable, 1942)
– Et comment as-tu fait pour amener autant d’âmes en enfer à l’époque ?
– Grâce à la peur.
– Oh, oui. Excellente stratégie : vieille et toujours actuelle. Mais de quoi avaient-ils peur ? Peur d’être torturés ? Peur de la guerre ? Peur de la faim ?
– Non. Peur de tomber malade.
– Mais personne d’autre ne tombait malade à l’époque ?
– Si, ils tombaient malades.
– Personne d’autre ne mourait ?
– Si, ils mouraient.
– Mais il n’y avait pas de remède à la maladie ?
– Il y en avait.
– Alors je ne comprends pas.
– Comme personne d’autre ne croyait ou n’enseignait sur la vie éternelle et la mort, ils pensaient qu’ils n’avaient que cette vie, et ils s’y accrochaient de toutes leurs forces, même si cela leur coûtait leurs affections (ils ne s’embrassaient plus, ne se saluaient plus, ils n’ont eu aucun contact humain pendant des jours et des jours !) ; leur argent (ils ont perdu leur emploi, dépensé toutes leurs économies, et pensaient encore avoir de la chance parce qu’ils n’avaient pas à gagner leur pain !) leur intelligence (un jour, la presse disait une chose et le lendemain elle se contredisait, pourtant ils croyaient à tout !), leur liberté (ils ne sortaient pas de chez eux, ne marchaient pas, ne rendaient pas visite à leurs proches… C’était un grand camp de concentration pour prisonniers volontaires ! Ahahahahah !). Ils ont tout accepté, tout, tant qu’ils pouvaient prolonger leur misérable vie un jour de plus. Ils n’avaient plus la moindre idée que c’est Lui, et Lui seul, qui donne la vie et la termine. Ça s’est passé comme ça ! Ça n’avait jamais été aussi facile. [ Publié le 4 août 2020 par Olivier Demeulenaere sur le blog Petrus Angel ]
Le chemin de la perdition est pavé de petites lâchetés...
5/5 Fideliter .
.----. Pour connaître les tactiques de l'ennemi du Salut, le chrétien dispose de différentes sources. D'abord, les Ecritures qui rapportent les tentations subies par Eve, David, Job et Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ensuite, les Apophtegmes des Pères du désert qui racontent par le menu les épreuves subies par les premiers anachorètes. Enfin, les Règles du discernement des esprits rédigées par saint Ignace de Loyola et intégrées au texte de ses Exercices spirituels.
A cette liste qui est loin d'être exhaustive, il faudrait rajouter les articles rédigés par C.S.Lewis au début de la Deuxième Guerre mondiale, publiés dans l'hebdomadaire anglican The Guardian et réunis en un seul tome en 1942. Titre et sous-titre indiquent clairement l'objet de l'ouvrage - Tactique du diable - et sa forme - Lettre d'un vétéran de la tentation à un novice .
L'originalité de l'ouvrage réside dans la perspective qu'il adopte. Loin d'analyser la tentation de l'extérieur ou à partir de celui qui est tenté, l'auteur des Chroniques de Narmia l'envisage telle que le démon la conçoit. Dans cette optique décalée, Dieu est qualifié d'Ennemi et le diable appelé Notre Père. Au fil des pages, le lecteur est doublement étonné . Etonné par la lucidité du démon sur la condition humaine et ses faiblesses. Etonné par l'aveuglement du démon sur le dessein de Dieu qui est Charité et Miséricorde.
Obéir aux slogans, abandonner ses résolutions dans la désolation, négliger son devoir d'état sous apparence de piété, fonder la prière sur l'émotion, croire que le paradis est ici-bas, négliger la charité envers ses proches, compartimenter sa vie, adhérer au mythe du progrès, tomber dans le libre-service spirituel, rechercher la singularité : toutes ces tactiques auxquelles tout chrétien est confronté tôt ou tard sont décrites avec le cynisme qui caractérise les esprits démoniaques.
La lecture de l'ouvrage est d'autant plus agréable que les chapitres sont courts et qu'ils se concentrent sur un aspect précis. Une conclusion s'impose : le chemin de la perdition est pavé de petites lâchetés. Les choix que nous faisons nous modèlent : ils renforcent, affaiblissent ou détruisent l'inhabitation de la Trinité dans notre âme . [ Signé : Abbé François Knittel dans " Fideliter " , numéro 250 , juillet-août 2019 ]