Il y a souvent du Chesterton, et du meilleur, dans Malynski.
L'homme est avant tout religieux, et il est raisonnable et logique qu'il en soit ainsi, car sa destination finale lui semble inconnue.
On prétend qu'il y aurait d'autres religions mais j'estime que toutes ne sont que des systèmes, cosmogoniques, éthiques, à peine théogoniques, plantés comme des édifices solitaires, au milieu de la brousse de l'occultisme et du charlatanisme. Ce ne sont pas des religions, car la religion est, par essence, quelque chose de vivant, d'aimant et d'affirmatif.
Les fausses religions viennent d'Orient : gnose, idolâtrie, superstitions, magies, nécromancies au dehors, athéisme et nihilisme, travestis en panthéisme au-dedans.
Une religion n'est pas le résultat d'une spéculation ni d'une équation, ni d'un syllogisme, mais c'est une réalisation perceptive des choses transcendantes par la foi, qui n'est pas une induction, ni une déduction, mais une perception dans la pensée et le coeur du surnaturel.
Il n' y a qu'un seul Dieu, parce qu'il n'yen a qu'un qui ait su dire : "Je suis celui qui suis", et nous envoyer son Fils bien aimé. Et il n'y a qu'une seule vraie religion, la sienne parce qu'il ne suffit pas d'être un croyant, il faut être encore un fidèle et mener une vie religieuse, ce qui conduit tout naturellement à considérer les autres hommes comme infidèles.
Ni un homme amoureux, ni un homme religieux, ne sera jamais médiocre.
Quant à la haine proprement dite, ce cancer de l'âme et ce stigmate spécifique des réprouvés, c'est le fiel, le remords et la rancune de l'amour, qui en prend la place encore toute chaude. C'est que la haine est fille de l'Orgueil de la première créature qui prononça le "non serviam" ; et, depuis lors, il est en haine contre les autres créatures, même celles qui le vénèrent, car il connaît et se souvient surnaturellement de tout ce qu'il a perdu par son orgueil.
Sur la Foi, sur l'Amour, sur la Haine, passim.