La bataille de Stalingrad représente sans doute le tournant principal de la Deuxième Guerre mondiale, en même temps que l'un des plus grands drames humains qu'ait jamais engendrés un conflit.
C'est à Stalingrad, en effet, sur les bords de la Volga, que se brisa à jamais, au coeur du terrible hiver 1942-1943, le rêve hitlérien de soumission de la Russie et de conquête d'un Empire oriental sans précédent pour le "Reich millénaire". C'est là aussi et surtout que se brisa l'Armée allemande. La Wehrmacht, naguère triomphante, perdit à Stalingrad beaucoup plus que les 275 000 hommes pris au piège dans les ruines d'une cité devenue symbole. Elle y perdit son âme et la conviction de son invincibilité. Après Stalingrad, elle ne sera plus jamais la même.
Stalingrad est bel et bien, pour la Wehrmacht et pour le Troisième Reich, le commencement de la fin, au terme de l'affrontement le plus atroce, le plus acharné, le plus sauvage, qu'on ait connu depuis l'effrayant corps à corps de Verdun. Ces combats inhumains dans des ruines de fin d'Apocalypse ont, bien sûr, été maintes fois racontés, mais par des historiens qui, quelle que fût leur valeur, n'avaient en main qu'une partie du dossier. Nul, en effet, avant Antony Beevor, n'avait disposé des immenses archives soviétiques, jalousement tenues secrètes jusqu'à l'effondrement du régime, pour des raisons dont certaines apparaissent assez clairement au fil des pages.
Combinant ces informations et ces témoignages inédits avec les renseignements recueillis dans les archives de la Wehrmacht et auprès des témoins allemands survivants, Antony Beevor est le premier à dresser, dans ce livre qui resta six mois en tête de la liste des best-sellers britanniques et connut un égal succès aux Etats-Unis, un tableau complet d'une bataille où se décida le sort du monde. Et, retraçant par le menu, avec compassion et lucidité, la vie et les souffrances quotidiennes des combattants des deux camps, il nous livre en même temps un irremplaçable témoignage sur la guerre, la mort, la peur, le courage et la douleur.
Ancien élève de Sandhurst, le Saint-Cyr britannique, Antony Beevor fut officier de carrière avant de devenir historien et romancier. On lui doit notamment des ouvrages sur la guerre d'Espagne et sur la bataille de Crète.