Le dernier roman de Brasillach réédité
5/5 https://www.annebrassie.fr/
.----. Après 40 mois de captivité dans un oflag allemand, un jeune lieutenant rentre en France et passe 6 heures à Paris , en 41.
Pour exaucer le vœu d’un compagnon resté en Allemagne il retrouve une jeune femme, Marie Ange, petite Antigone des temps modernes, et sa douloureuse histoire.
Paru en feuilleton dans Révolution Nationale, à l’initiative de Lucien Combelle du 11 Mars 44 au 10 Juin, ce roman, excepté le personnage féminin est un peu l’histoire de Brasillach qui rentre de Westphalie et retrouve avec bonheur la ville de ses études mais avec dégout, l’atmosphère sinistre des petits et gros trafics de l’occupation .
Autour de Marie Ange des jeunes s’engagent dans des mouvements différents et opposés mais discutent entre eux et des plus vieux les enrôlent à leur service , au service de leur fortune personnel….Etrange résonnance aujourd’hui de cette phrase : « il est plus facile de bien mourir que de bien vivre. » Toujours ce tranquille désespoir derrière la gaîté apparente.
Ce qui donne à ce roman une force et un charme particulier, typique des romans de Brasillach , c’est le mélange de scènes filmées d’une poésie infinie, des rues du Paris de l’Occupation silencieuses puisque sans voitures, des toilettes féminines, des petites gens qui se battent pour survivre et de gros profiteurs que toutes les guerres voient proliférer. La poésie des souvenirs aussi quand les prisonniers récitent comme une litanie le noms des stations de métro, Châtelet, Cité, Saint Michel, Odéon. Poésie qui n’exclue pas les réalités de l’occupation les plus dures. On a comparé cette œuvre à celles de Simenon. Il y a meurtre en effet.
« Ce qui m’effraie, écrit Brasillach, c’est l’intolérance des Français les uns vis à vis des autres. » Il avait raison, cette intolérance à son égard dure encore. En dehors du théâtre cornélien, les vainqueurs sont rarement généreux. [ Publié le 7 février 2016 par Anne Brassié sur son blog ]
Sa dernière oeuvre .
5/5 Réseau Regain .
.----. Rééditée pour le 71e anniversaire
de son exécution le 6 février 1945
au fort de Montrouge, Six heures à
perdre est la dernière œuvre de Robert
Brasillach, publiée à titre posthume
chez Plon en 1953 et largement
méconnue. Mais s’agit-il vraiment
d’un roman ? . ******** .
Les trois parties paraissent indissociables
et également prenantes.
D’abord, l’argument romanesque :
enfin libéré de son Oflag, un officier
dont on ne saura rien occupe ses «
six heures à perdre » entre deux
trains à retrouver l’énigmatique Marie-
Ange, rencontrée par son camarade
de captivité Bruno Berthier à la
faveur d’une permission pendant la
drôle de guerre et qui dévoilera peu
à peu tous ses mystères. Mais cet argument est surtout la justification
d’un documentaire sur le contraste
entre l’univers cloîtré du camp et
celui, tout aussi étouffant, de la «
vraie vie » sous l’Occupation. A l’appui
de cette impression, le fait que
le style de Brasillach ( il corrigera les
épreuves avant son arrestation ) se
fait moins fluide.
Cet ouvrage offre aussi un croquis
de Paris (cf. Notre avant-guerre), à
la fin de l'occupation, autour d'une
intrigue simple et directe qui fait
penser parfois à celle d'un roman
policier.
Il veut que sa plume colle au
plus près à l’authenticité, rende au
plus juste les sensations éprouvées,
les portraits qu’il esquisse, les situations
qu’il décrit sans esprit partisan,
sauf peut-être quand il campe ces «
grosses crémières et bouchères » endiamantées
grâce au rationnement… [ suite ... ]
France - Occupation.
5/5 Médias-Presse-Info.
.----. Robert Brasillach s’est essayé à tous les genres : romancier, chroniqueur, dramaturge, poète et journaliste. Bien que rangé parmi les maudits, il reste un monument de la littérature française.
Six heures à perdre est probablement le plus méconnu des romans de Robert Brasillach, sans doute parce qu’il s’agit d’un roman posthume paru pour la première fois en 1953. A l’époque, la parution de ce roman d’un fusillé, d’un banni, d’un réprouvé, passa relativement inaperçue. Auparavant, ce roman avait été publié en feuilleton l’année 1944 dans l’hebdomadaire Révolution nationale. Avant d’être arrêté, Brasillach avait eu le temps d’en corriger le manuscrit et de le déposer chez Plon.
Ecrit dans un style différent de ses précédents romans, Six heures à perdre est d’abord un roman de l’Occupation. Brasillach y raconte ses souvenirs de captivité et ses neufs mois d’Oflag, la rencontre dans un cabaret littéraire avec l’héroïne féminine du livre, puis décrit la vie à Paris et en province sous l’Occupation. La situation de la France en 1943-1944 y est dépeinte à chaud : le marché noir, la peine des femmes, la confusion politique et les incertitudes des jeunes garçons, les bobards, les trafics, le terrorisme, les représailles,… Ce roman historique est surtout une observation minutieuse de cette époque dont on ne peut plus parler sereinement.
Cette édition est préfacée avec finesse par Philippe d’Hugues, critique et historien du cinéma, directeur d’émission à Radio Courtoisie. [ Publié par " Médias-Presse-Info ". le 25 février 2016 ]
En savoir plus sur http://www.medias-presse.info/six-heures-a-perdre-robert-brasillach/49900#BE4xOlmS5gPAQhhx.99
Bien Mourir .
3/5 Réseau Regain .
.----. Après la défaite, Brasillach resta
jusqu’en 1941 prisonnier à l’Oflag
VI A de Soest (Westphalie). Il n’en
garda pas un si mauvais souvenir
puisque, écrit le narrateur qui pourrait
se prénommer Robert, le temps
passé là a « ressemblé un peu à ma
vie d’étudiant ». Promiscuité mais
aussi camaraderie, promenades interminables
autour du Marschfeld,
plaisirs « communs et certains »,
ingéniosité infinie pour cuisiner sur
des fourneaux improbables. Car «
lorsqu’on vit retiré du monde, c’est
l’imagination qui devient la reine
», qu’il s’agisse de « cristalliser »
de manière très stendhalienne une
rencontre à première vue éphémère,
comme celle du permissionnaire
Berthier avec Marie-Ange, ou d’élaborer
des tentatives d’évasion. Le
narrateur évoque ainsi deux « esprits
ingénieux » qui s’étaient confectionné
un uniforme feldgrau en papier
pour passer inaperçus. Leur
belle échoua mais « les Allemands
rirent beaucoup, les félicitèrent et
leur demandèrent l’autorisation de
les photographier ».
Mais d’un même regard, distancié
et pourtant presque empreint de tendresse,
le narrateur décrit les jeunes
séduits par l’Ordre nouveau et, à
l’opposé, leurs contemporains trotskistes
ou anars parmi lesquels évolue
sans préjugés Marie-Ange, malheureux
entraînés « vers de si noires alliances,
noires et sordides ». Mais
ainsi allait sans doute l’Occupation
avec ses profiteurs et ses sacrifiés,
ses salauds et ses héros courant vers
« de belles morts dignes et graves,
plus belles que la vie n’avait été,
car il est plus facile de bien mourir
que de bien vivre » [ Notes de lectures de Georges Leroy - octobre 2016 sur le site Réseau Regain ; il faut préciser que GL ne lui a donné que 3 étoiles . ]