Sermon sur le jour de la naissance de Notre Sauveur Jésus-Christ

Les preuves énoncées par saint Jean Chrysostome que la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ a bien eu lieu le 25 décembre.

Texte grec et français en vis-à-vis. Traduction par Bernard Fragu, agrégé des Lettres, docteur ès Letrres.

Ce fut le 25 décembre 354 que la fête de la Nativité fut instituée officiellement par le pape saint Libère, qui inaugura avec éclat la nouvelle basilique construite au Vatican qui venait d'être achevée ; à la même époque, le calendrier liturgique commença à être constitué. Cependant, les Eglises d'Orient, qui célébraient la Manifestation de Dieu ou Théophanie le 6 janvier, furent d'abord réticentes devant l'institution de cette fête qui fut adoptée à Antioche seulement en 376 et à Constantinople en 379. Enfin, en 425, l'empereur Théodose III codifia officiellement les cérémonies de la fête de la Nativité pour tout l'Empire romain. Seule l'église d'Arménie garda l'usage de célébrer Noël et l'Épiphanie le méme jour, le 6 janvier.

Né en 344 et mort en 407, saint Jean Chrysostome fut d'abord diacre à Antioche en 382 et ordonné prétre dans cette méme église en 386. Célèbre par son éloquence qui lui avait valu le surnom de Chrysostome, c'est-à-dire Bouche-d'Or, il devint archevéque de Constantinople en 397. Constatant les réticences d'une partie du clergé de l'Église d'Antioche devant l'introduction de la fête de la Nativité, saint Jean Chrysostome prononça le 25 décembre 386 une homélie dans laquelle il entreprend de prouver que le jour où l'on célébre la naissance de Jésus-Christ est vraiment le jour où il est né.

Sa démonstration repose sur trois preuves: l'empressement avec lequel la fête a été reçue; le recensement effectué en vertu d'un édit de l'empereur Auguste, dont la date est consignée dans les registres de Rome ; enfin le temps où Zacharie reçut l'heureuse nouvelle qu'Elisabeth son épouse était enceinte de Jean. Dans la dernière partie de son homélie, saint Jean Chrysostome invite les fidèles à s'approcher avec foi et respect de la sainte Table, en manifestant leur reconnaissance pour Celui qui a daigné prendre notre humanité.