La plupart de ceux qui enseignent aujourd'hui la philosophie, en France du moins - mais il ne doit pas en être très différemment ailleurs -, professent que la métaphysique est définitivement morte et sans objet.
On tente de montrer ici que, bien au contraire, jamais les problèmes proprement métaphysiques, les problèmes d'ontologie fondamentale, ne se sont imposés d'une manière aussi vive et urgente aux savants qui réfléchissent sur l'Univers, son évolution, et tout ce qu'il contient, y compris les vivants et l'Homme.
Mais les savants sont persuadés, par ailleurs - et cela par la faute des philosophes - que la métaphysique est une spéculation totalement arbitraire, sans fondement, sans base expérimentale. Ils voient les problèmes métaphysiques qui se posent, mais ne se risquent pas à en tenter l'analyse.
Les problèmes métaphysiques se posent aujourd'hui à nous d'une manière nouvelle, parce que nous connaissons mieux que les Anciens ce qu'est l'Univers, comment il se forme, ce qu'est la matière, ce que sont les êtres vivants. Et surtout, nous avons découvert, depuis le XIXe siècle, la dimension génétique, ou historique, ou évolutive du Réel.
C'est pourquoi l'on essaie de dégager ici la manière nouvelle dont se posent, en cette fin du XXe siècle, les problèmes métaphysiques.
Cet essai voudrait montrer que la métaphysique est tout simplement l'analyse rationnelle, - mais jusqu'au bout -, de cette réalité objective qu'explorent les hommes de science.