Excellent
5/5 IMB, n°8, janvier 2017
.----. Après Saint Augustin de Louis Bertrand, les éditions Via Romana viennent de rééditer Sanguis Martyrum du même auteur.
Ce roman historique, qui bénéficie pour sa réédition d'une belle préface du cardinal Paul Poupard et d'un « avertissement » fort approprié de notre ami Daniel Heck, nous transporte en Afrique du Nord, alors province de l'Empire romain, une terre qui verra plus tard l'Église d'Afrique devenir « la mère, l'éducatrice et la lumière de nos Églises d'Occident» mais qui, en ce IIIe siècle, subit une sévère persécution religieuse.
Qui était Louis Bertrand ? Né le 20 mars 1866, il entre à l'École normale supérieure en 1885. Agrégé de Lettre classiques en 1889, docteur ès Lettres en 1897, il est élu à l'Académie française en 1925 après avoir donné plusieurs années de sa vie à l'enseignement. « Homme de gauche convaincu dans sa jeunesse (et défenseur particulièrement courageux du capitaine Dreyfus), il retrouve la foi de son enfance à Bethléem en 1905 ». Il décède le 6 décembre 1941 au cap d'Antibes.
Revenons à l'ouvrage. « Valérien et Gallien étant empereurs de Rome, Aspasius Patrenus et Galerius Maximus proconsuls d'Afrique, Caius Macrinius Decianus légat impérial pour la Numidie, - les événements qu'on va lire se déroulèrent dans les mines de Sigus et sur le territoire de Cirta [Constantine], de Lambèse et de Carthage, colonies très illustres ».
En 257, Valérien (auquel son fils Gallien est associé), commence la deuxième persécution contre les chrétiens (après celle de Dèce en 250), une persécution que Gallien arrêtera à la mort de son père en 260. Les principaux acteurs sont Cyprien, évêque de Carthage, Cécilius, sénateur d'Empire, et sa fille « adoptive » Birzil, montée contre lui par Thadir, la maîtresse du gynécée, et à laquelle il finira par révéler « Je suis ton père !... ton père, selon la chair et le sang ! ».
Cecilius, poussé par Cyprien, s'est jadis converti au christianisme mais, la crainte du martyre aidant, sa foi reste longtemps chancelante. En 258, il assiste à la décapitation publique de Cyprien : « Enfin le coutelas retomba pour la seconde fois, une trombe rouge jaillit, et toute la place couverte de linges s'imbiba de sang, comme un pré qu'on arrose ».
Sanguis martyrum, sanguis christianorum... Cécilius (Quintus Cécilius Natalis) se ressaisit alors et « coupable de rébellion envers les Empereurs et d'impiété envers les dieux, convaincu de superstition étrangère et persévérant dans son erreur », il s'entend condamner « aux mines pour un laps de dix ans ».
Il est finalement exécuté, non s'en s'être réconcilié avec sa fille Birzil : « Le glaive tournoya, plongea, rebondit aussitôt, en éparpillant dans l'air une pluie de gouttelettes vermeilles... »
« Ces innombrables martyrs témoignent de la sanglante et dramatique actualité de l'oppression et de la persécution religieuse dans notre monde moderne, qui se prétend celui des libertés et des droits de l'homme »
Institut de la maison de Bourbon, n°8, janvier 2017
Sans refuser de rendre à César ce qui est à César
5/5 AFS, n°247, octobre 2016
Pour le 150e anniversaire de la naissance de Louis Bertrand, de l'Académie Française, Via Romana réédite l'ouvrage qui est considéré comme son chef d'oeuvre.
Rappelons que L. Bertrand a déjà été édité par Via Romana pour Saint Augustin et Sainte Thérèse d'Avila. Ce récit raconte comment les chrétiens d'Afrique du Nord — alors possession de Rome — furent martyrisés sous Valérien, empereur de 253 à 260, ayant associé au pouvoir son fils Gallien qui lui succédera de 260 à 268. En 257, il débute la 26 persécution (après celle de Dèce, en 250) contre les chrétiens.
Son fils Gallien arrêtera cette persécution à la mort de son père. C'est donc la part africaine de cette persécution que présente Louis Bertrand. Plus particulièrement à Carthage où l'évêque Cyprien subira le martyr en 258.
Louis Bertrand profite de ce récit pour nous présenter des paysages enchanteurs, même si une partie du récit se déroule autour des mines de Sigus, où seront condamnés neuf évêques, des prêtres, des diacres, de nombreux laïcs, dont des vierges et des enfants, principalement des numides. Le personnage principal est naturellement Cyprien, mais l'intrigue tourne autour d'un dénommé Cecilius, sénateur de l'Empire, devenu chrétien sous l'influence de son ami Cyprien.
Ainsi passe-t-on progressivement de la paix à la persécution : arrestation discrète de l'évêque en pleine fête des vendanges, par Galerius Maximus, proconsul d'Afrique puis son martyre. Vinrent ensuite après les tortures, les condamnations de chrétiens aux travaux dans la mine et les exécutions.
On peut regretter que ce livre fasse une part importante au roman, car on perd un peu de vue le sujet principal qui reste le martyre des chrétiens d'Afrique du Nord, mais quelques pages s'en détachent, comme les échanges entre le doux, mais ferme Cyprien et les chrétiens qui sont partagés entre la peur et la révolte. Cyprien leur conseille de tenir ferme sur le plan religieux, sans refuser de rendre à César ce qui est à César.
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Semence de chrétiens.
5/5 Présent.
.----. De quels livres avez-vous besoin, cet été ? : D'une nouvelle réédition de Louis Bertrand ? Toujours actuel, lui aussi, il décrit dans LE SANG DES MARTYRS, celui de l'évêque de Carthage, le futur saint Cyprien et de son ami, Cecilius, dans la période du bas empire romain, quand ces derniers retournent avec violence à leurs dieux païens. Pour ne pas oublier que l'Afrique du Nord fut chrétienne sept siècles durant avec un haut niveau de civilisation et que le sang des martyrs est semence de chrétiens. [ signé Anne Brassié dans " Présent " numéro 8648 - vendredi 8 juillet 2016 ( vous pouvez demander un spécimen de la part de Chiré à l'adresse : 5 rue d'Amboise - 75002 - Paris ) ]