Vous avez aimé sainte Thérèse.
5/5 Alessandra di Rudini.
.----. Mais je vous remercie aussi et surtout d'avoir tant aimé celle pour qui j'ai moi-même un amour unique, sainte Thérèse, notre Mère. Combien j'ai goûté, dans votre beau livre, cette pénétration de sa grande âme, de son caractère si humain : noble, élevé et charmant; de son cœur divinisé par le contact du Christ, et si délicat, si bon, si grand!
Enfin, chacune de vos pages nous le dit: vous avez aimé sainte Thérèse; c'est ce dont je vous remercie le plus.
J'ai beaucoup joui aussi de ce don de créer l'ambiance historique, de faire revivre le passé avec toute sa couleur, et cela dans une langue souple et ferme, si purement française et en même temps si strictement vraie que, dans votre livre, l'art rejoint l'absolue simplicité. J'ai béni Dieu de nous avoir donné en vous un grand écrivain catholique.
Vous dirai-je - c'est un détail qui vous fera peut-être sourire - que je vous remercie même d'avoir vengé sainte Thérèse des médicastres, dignes émules des médecins de Molière, qui, s'emparant de la grande Sainte au nom d'une pseudo-science, ont édicté leurs décrets sur un terrain si divin... et si inconnu d'eux!
Pour ma part, je puis témoigner que, chez les âmes vraiment aptes, à quelque degré que ce soit, à la vie mystique, j'ai toujours vu le plus ferme bon sens, une raison éclairée, une rectitude supérieure, beaucoup de sagesse, de discernement et de prudence. Sans ces qualités, aucun témoignage important ne serait recevable, à plus forte raison aucun témoignage rendu sur un sujet aussi élevé et aussi délicat, par ceux qui vivent en quelque sorte dans l'air raréfié des cimes.
J'estime qu'une âme ne peut être appelée à une vraie vie mystique sans ces fondements naturels, affermis et surélevés par la vie surnaturelle. Sainte Thérèse possédait ces bases au plus haut degré.
Je vous ai su aussi, Monsieur, un gré infini d'avoir discerné avec tant de profondeur et indiqué d'un trait si juste la haute éducation que reçoit tout moine, toute moniale, tout vrai religieux. Oui, certes, ce n'est pas sans avoir rejoint ces régions de l'humble connaissance et possession de soi, du silence, de la modération, de la patience, ce n'est pas sans s'être pleinement conquis soi-même et libéré de toute petitesse par la noblesse habituelle des horizons, que l'âme peut arriver à la vie vécue face à Dieu. Et si l'éducation du moine est nécessairement forte et pénétrante, c'est qu'elle est indispensable pour s'approcher de Dieu...
Sœur Marie de Jésus dans " Alessandra di Rudini Carmélite par une moniale ; introduction du R.P. François de Sainte-Marie, o.c.d. ; préface du Cardinal Baggio ( Ed Desclée de Brouwer 1961, réédité en 1981.)
Lettre à Louis Bertrand .
5/5 Alessandra di Rudini, Carmélite.
.----. A Monsieur Louis Bertrand, pour le remercier de l'envoi de son livre : Sainte Thérèse (A. Fayard,1927) Ce que les mystiques apportent à l'humanité. Raisons pour lesquelles Mère Marie de Jésus a aimé le livre de L. Bertrand. Elle sait gré à l'auteur d'avoir pris position contre certaines théories qui assimilent les états mystiques à des états pathologiques.
Monsieur,
D'autres sauront vous dire mieux qu'une pauvre Prieure de Carmélites tout le bien qu'ils pensent de votre beau, très beau livre. Pour moi, je voudrais vous faire sentir tout simplement combien mon merci est ému, et combien avant tout j'ai été touchée de vous voir pénétrer si loin dans la connaissance et l'amour de tout ce qui vaut d'être connu et aimé.
Et d'abord, ce qui m'a tant frappée moi-même, ce qui a été une des raisons prépondérantes de ma vocation de Carmélite, c'est la valeur du témoignage rendu par les mystiques au très grand et au plus important de tous les faits : je veux dire à la vérité, à la réalité des relations de l'âme sainte avec Dieu.
Ce que les mystiques apportent à l'humanité, c'est leur expérience de vie, c'est l'assurance indéniable, jaillissant de leurs paroles et de leurs actes, que la vie divinisée est possible dès ici-bas, que l'amour de Dieu est immense et se donne immensément. On croit entendre, en les lisant, l'écho de la solennelle affirmation des apôtres : " Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie : nous vous l'annonçons."
Or il me semble, Monsieur, qu'en un temps qui ne reconnaît guère d'autre autorité que celle des faits, rien n'est plus utile que de mettre en lumière la continuité et l'unité du témoignage spirituel à travers les siècles. Chacun des mystiques apporte sa contribution à l'histoire des rapports vrais et vivants de l'âme avec Dieu : contributions multiples dont la ressemblance foncière (sous la diversité des manifestations) ne peut pas manquer de frapper un esprit droit.
N'y a-t-il pas dès lors, dans le fait mystique, une réalité indéniable, rigoureusement prouvée par la qualité, la fermeté, la sincérité des témoignages et par la diversité même de temps, de lieu, de formation intellectuelle ou de langage, de tous ceux qui, depuis Jésus-Christ, ont fait l'expérience mystique ? Et je dis bien à tort, après Jésus-Christ, car l'esprit prophétique, sous l'Ancien Testament, n'a pas été autre chose que la manifestation de cette même réalité de la vie mystique. Je vous remercie donc, Monsieur, d'avoir fait éclater en quelque sorte dans votre livre, la force d'un tel témoignage et sa haute valeur de vérité. ( suite ... )
Pour mieux connaître cette personnalité exceptionnelle
5/5 La Lorraine Royaliste
.----. Réédition d'un livre paru en 1927 à l'occasion du 500ème anniversaire de la naissance de la sainte (1515-2015). Ce livre n'est pas une simple biographie mais plus une découverte de sa personnalité, "avec son portrait psychologique exact et son analyse faite "de l'intérieur" pourrait on dire afin de la faire comprendre. Et cela en retraçant aussi avec une remarquable pénétration le cheminement souvent chaotique de cette âme d'élite sur le bien difficile chemin de la sainteté.
Ce livre révèle la personnalité extraordinaire de cette grande sainte, une des plus grandes mystiques de l'histoire de l'Eglise mais aussi un grand esprit. C'est elle qui sut revenir à la règle primitive du Carmel et fonda le premier carmel réformé, 17 autres suivirent.
Un livre à lire pour mieux connaître cette personnalité exceptionnelle. [ Jean Nedischer dans : La Lorraine Royaliste, n°325, avril 2016 ]