Il faut juger l'arbre aux fruits !
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.----. Comme raconter la vie de Vincent de Paul n'est pas simple, aux dires même d'Aimé Richardt, il vaut mieux lire la biographie qu'il vient de lui consacrer et se contenter d'en donner un aperçu en soulignant quelques traits à partir de ce qu'il en dit:
Le cœur de Vincent ne pouvait rester étranger à aucune infortune, ni son génie d'organisation laisser quelque souffrance qu'il n'eût essayé de secourir.
Quelles sont les infortunes auxquelles son cœur n'a pu rester étranger? Les pauvres malades, les galériens, les enfants trouvés, les vieux, les soldats démobilisés, malades ou affamés... Comment? En les assistant corporellement et spirituellement.
Quels sont les manifestations de son génie de l'organisation? Aimé Richardt note, par exemple, qu'en 1633 il est:
- aumônier général des galères;
- supérieur de la congrégation de la Mission;
- supérieur des Visitandines de Paris;
- supérieur des Filles de la Charité.
S'il est miséricordieux et qu'il est un organisateur né, il est également persuasif et arrive à convaincre les grands de son époque de faire des dons pour les nombreuses œuvres qu'il mène et de l'aider, alors qu'il n'est que le fils d'un pauvre laboureur des Landes:
En fait son père Jean Depaul, ou de Paul, était un agriculteur aisé propriétaire de ses terres, de sa maison, et de bétail.
Sa mère Bertrande de Moras appartient à une famille de lignée bourgeoise, peut-être de la petite noblesse locale, mi-rurale, mi-liée au monde de la robe.
Le maître-mot de ce grand saint est la Charité. Encore faut-il s'entendre sur la signification de cette vertu théologale:
La nature qui porte les hommes à s'entraider, les pousse bien davantage à se préférer aux autres. Elle ne va pas au-delà d'une bienfaisance qui est plutôt une satisfaction que l'effet d'un dévouement réel. Mais pour aimer son prochain comme soi-même, il faut l'aimer en Dieu.
Par une merveilleuse réciprocité, de même que Dieu, pour se faire aimer, a dû descendre jusqu'à nous, de même l'homme doit s'élever jusqu'à Dieu pour apprendre de lui à aimer son semblable.
Il est exigeant avec les autres comme il l'est avec lui-même, mais il recommande toutefois de mesurer son zèle dans une lettre qu'il adresse à Louise de Marillac:
Prenez garde de n'en pas faire trop; c'est une ruse du démon dont il trompe les bonnes âmes que de les exciter à faire plus qu'elles ne peuvent, afin qu'elles ne puissent plus rien faire; et l'esprit de Dieu invite doucement à faire le bien que raisonnablement on peut faire, afin qu'on le fasse avec persévérance et longuement.
De même méprise-t-il assez les artifices de l'éloquence:
Pour Vincent, le parfait missionnaire ne devait pas avoir d'autre modèle pour parler au peuple que Jésus-Christ, qui se servait d'un langage simple et à la portée de tous, et qui expliquait par des comparaisons familières les vérités de l'Évangile.
Il faut, disait Jésus-Christ, juger l'arbre aux fruits:
L’œuvre des Conférences de Saint-Vincent-de-Paul compte aujourd'hui (2021) plus de 800 000 membres répartis en près de 50 000 Conférences dans le monde.
[ Signé : Francis Richard sur son blog le 11 octobre 2022 ]
P.S. : Francis Richard "Semper longius in officium et ardorem" - Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés