En 708, sous le pontificat du pape Jean VII et le règne de Childéric III, l'Archange se manifestait en France, en une triple, célèbre et miraculeuse apparition à l'Évêque d'Avranches, Saint Aubert, lui demandant l'érection d'un sanctuaire national sur le Mont Tombe en Normandie, devenu depuis le "Mont-Saint-Michel-au-Péril-de-Ia Mer". Au premier sanctuaire mérovingien, restauré par les soins des ducs de Normandie à l'époque carolingienne, devait succéder, sous l'ère capétienne, avec l'aide de Philippe Auguste, le célèbre joyau monacal appelé "la Merveille de l'Occident", haut-lieu bénédictin d'où monta vers le ciel jusqu'à la fin du XVIIIe siècle la prière de l'Église et de la France.
De là rayonna un millénaire durant la dévotion française et européenne à l'Archange protecteur de la France et de l'Occident chrétien.
De Tolbiac et de Reims jusqu'au 8 mai 1945, date michélienne qui laisse entrevoir l'action et la présence de l'Ange de la Paix, protecteur de l'Occident, le souvenir du Français et du Chrétien s'arrête immanquablement à l'époque de Charles VII, au moment où, devant la "grande pitié du royaume de France", l'Archange tutélaire suscite Sainte Jeanne d'Arc, lui apparaissant et lui disant : "Je suis Michel le Protecteur de la France" et il donne à notre pays sa miraculeuse libératrice, laquelle délivre Orléans un 8 mai 1429 en la fête de l'Archange et l'invoquera encore à Rouen, sur son bûcher.
A l'heure présente nos Souverains Pontifes et nos Évêques, nous incitent instamment à rénover avec l'antique tradition et à recourir de plus en plus au Grand Protecteur de l'Église et de la France.
Puisse donc, cet aperçu sur les relations séculaires entre l'Archange et notre pays, contribuer tant soit peu au renouveau de ce culte si nécessairement actuel au Lieutenant de Dieu, à l'Ange Protecteur de l'Église et de la Patrie, auquel la vraie gloire de la France, sa gloire chrétienne, et sa grandeur même, sont si étroitement liées.