Le règne de Louis XVI bat son plein. La France, puissante et respectée, diffuse depuis Versailles sa culture dans toute l'Europe. L'Église, régénérée par la Réforme catholique, est illustrée par les plus grands noms : Bossuet, Fénelon, Massillon, Bourdaloue, etc.
Au milieu de cette civilisation brillante mais déjà menacée par la décadence, paraît un prêtre de feu qui prend au pied de la lettre les maximes de l'Évangile et règle sa conduite exclusivement sur la folie de la Croix.
Louis-Marie Grignion de Montfort est, en effet, marqué par un étonnant radicalisme évangélique. Passant outre aux conseils trop humains de modération, négligeant les convenances mondaines, vivant dans une pauvreté extrême et un absolu renoncement, il est dépourvu de tout respect humain. Il n'hésite pas, par exemple, à réciter à haute voix son rosaire au milieu d'une foule qui s'amuse à faire la ronde autour de lui, jusqu'à ce que les assistants, subjugués, finissent par se joindre à sa prière.
S'il prêche, en réaction contre le jansénisme, l'amour de Jésus et de Marie, sa prédication originale et enflammée échappe à toute analyse et à tout conformisme. En seize années de missions populaires, il marquera profondément les populations de l'Ouest qu'il évangélise : les réactions de la Vendée face aux persécutions antireligieuses de la
Révolution française lui devront beaucoup.
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, canonisé en 1947, laisse une oeuvre spirituelle de premier plan, en particulier un remarquable Traité de la vraie dévotion à la sainte Vierge et de très nombreux Cantiques spirituels.
Le père Louis Le Crom, missionnaire de la Compagnie de Marie (fondée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort) et historien, a consacré dix années de sa vie à écrire cette biographie définitive du grand apôtre marial.