En cette fin du Vè siècle, notre Europe est dans une grande misère. Les Barbares, dont la plupart sont des païens ou des hérétiques, ravagent les campagnes, pillent les villes, détruisent les églises, martyrisent les catholiques. Les terres ne sont plus cultivées, la famine tue les derniers habitants, les écoles restent fermées, les enfants sont livrés à eux-mêmes. En 480, naît à cent kilomètres au nord de Rome un garçon comme toi, que ses parents appellent Benedictus (Benoît), ce qui veut dire "béni" en latin. En grandissant, il constate vite le chaos humain qui l'entoure, tandis que dans son coeur résonne l'appel de Dieu à une vie plus parfaite. Vers l'âge de 15 ans, il quitte tout et se retire dans une grotte, à Subiaco, pour y vivre dans la prière et la pénitence. Après plusieurs années, il est rejoint par des disciples, et alors commence une des plus extraordinaires épopées de l'histoire des hommes et de l'Église. Car les disciples de saint Benoît, que l'on appelle les moines bénédictins, comme tu le sais, seront des centaines de mille à travers l'histoire. Ils christianiseront et civiliseront nos pays, y répandant la foi catholique, l'agriculture, la science et l'instruction, la beauté de l'architecture, et surtout cet équilibre et cette paix qui étaient la caractéristique de Benoît, ce moine que le pape Pie XII a déclaré patron de l'Europe.