La piété populaire recommande de le prier pour retrouver ses clés. Mais c'est oublier l'immense spirituel que fut et demeure Antoine de Padoue, ce petit frère de François d'Assise. Une redécouverte émouvante et édifiante. Antoine, bien qu'universellement vénéré, garde encore des secrets. De grands mystiques ont su l'approcher, comme Thérèse d'Avila, qui voit dans l'enfant qu'il porte dans ses bras, tel qu'on le trouve représenté, " la porte qui donne accès à la Bonté et à la Majesté de Dieu ", François de Sales, pour qui " saint Antoine de Padoue, dans sa vie et dans sa mort, " a parlé avec son Sauveur " " ; ou la petite Thérèse en qui le cardinal Poupard, en 1987, à l'occasion du centenaire de son pèlerinage à Padoue, découvrait de profondes analogies avec Antoine : une vie courte, pleine aux yeux de Dieu, une enfance spirituelle, un esprit missionnaire, un titre de Docteur de l'Eglise, un enracinement dans la piété populaire.
En nos temps d'épidémies, physiques et surtout spirituelles, l'esprit d'enfance reste le chemin privilégié pour la recherche d'une parole vraie, d'un regard sans malice, d'une confiance sans arrière-pensée. Rare, ardu [comme celui de la croix], mais possible, ce chemin est le seul qui puisse, encore, redonner un sens à notre vie.