De 47 à 37 av. J-C, tous les éléments de la décadence romaine se mettent en place. C'est la dégradation des mours par les orgies sanglantes, qui deviennent publiques, la répudiation unilatérale qui se généralise, et la disparition de la confarréation, le mariage indissoluble de Rome. C'est la programmation de la fin de la famille romaine, par l'augmentation des droits de succession, par les impôts sur les biens des familles et la hausse des taxes sur les habitations familiales (substitut à l'impôt sur le revenu, qui n'existait pas à Rome). Notons que l'exemption d'impôts pour les familles de trois enfants disparaît vite à Rome. Or, nous venons de voir, en 2014, disparaître l'avantage familial sur les retraites des parents ayant eu trois enfants. La similitude du chiffre de trois enfants est inouïe, à vingt et un siècles d'intervalle. Ce n'est pas la seule. Des taxes sur le travail ruinent les entreprises. L'endettement public n'a plus de limite. Enfin, Rome sort de la République, avec César Consul à vie, et dictateur de fait. Après le meurtre de César, Cicéron paiera de sa vie ses Philippiques. Dans ce cri sublime, unique dans l'histoire de l'humanité, il appelle Rome au sursaut pour rétablir la République représentative, où le peuple élit ses représentants, les Sénateurs, qui élisent les Consuls, le pouvoir exécutif, pour un an. Or, la France est sortie de la République représentative en 1965, pour entrer dans l'ère de la République césarienne. La décadence nous rattrape sur tous les fronts. Les éléments de base de la destruction d'un pays sont toujours les mêmes. Notre République césarienne, qui a abattu la famille et étranglé le travail, arrive à sa fin. Notre crise de régime trouve sa correspondance, à Rome, dans l'assassinat des Empereurs incapables, mais nantis de tous les pouvoirs. Tacite l'avait prédit : "La République n'est pas assurée, si les pouvoirs sont réunis en un seul." La merveilleuse histoire de Julius et de Maria s'entremêle à ces faits et les illustre.