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Romans - T 2

Référence : 113576
2 avis
Date de parution : 13 octobre 2005
Collection : BIBLIOTHEQUE DE
EAN 13 : 9782070116409
Nb de pages : 1800
61.00
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Description
Ce volume contient :
Présence de la mort
La séparation des races
Passage du poète
L'amour du monde
La grande peur dans la montagne
La beauté sur la terre
Farinet ou la fausse monnaie
Adam et Eve
Derborence
Le garçon savoyard
Si le soleil ne revenait pas
La guerre aux papiers
Appendices et documents
TitreRomans - T 2
Auteur RAMUZ (Charles-Ferdinand)
ÉditeurGALLIMARD (EDITIONS)
Date de parution13 octobre 2005
Nb de pages1800
CollectionBIBLIOTHEQUE DE
EAN 139782070116409
PrésentationRelié
Épaisseur (en mm)43
Largeur (en mm)118
Hauteur (en mm)180
Poids (en Kg)0.68
Les avis clients
Se perdre en montagne
5/5 https://www.causeur.fr/
.----. En ces temps troublés, il est plaisant de relire Derborence, roman de Charles-Ferdinand Ramuz qui nous raconte l’histoire d’un village montagnard confronté à un drame. En 1714, le massif vaudois des Diablerets est frappé par des éboulements successifs. À Derborence, un berger, Antoine Pont, parti, avec son oncle, Séraphin, faire paître le troupeau dans les alpages, a survécu sous les pierres pendant des mois. Revenu, par miracle, au village, véritable mort vivant sorti du tombeau, on le prend pour une âme errante. Malgré l’amour de Thérèse, sa femme, Antoine, incapable de revivre au village, retourne dans la montagne chercher Séraphin qu’il croit toujours vivant. Le temps passe. Antoine ne revient pas. Thérèse, enceinte, part, seule, à sa recherche dans la montagne éboulée. Un récit magistral Le récit est d’une technicité magistrale. Aucun romanesque inutile pour rendre la vie archaïque d’une communauté montagnarde. Tout y est réduit à l’élémentaire. Le personnage principal est la montagne, massif tout puissant, étrange et majestueux. Les paysans sont présents par les dialogues, selon une écriture proche du cinéma. Le récit avance par vagues de schiste glissant les unes sur les autres que casse la lumière. Quel dépaysement ! Narrative, l’œuvre est une métaphore de la condition humaine. Nouvel Adam, extirpé du sol, montagnard et nomade, Antoine ressuscite d’un monde originel. Mais le récit est surtout une Odyssée : celle du retour du revenant de l’autre monde qui ne trouve plus, au milieu des siens, sa place ni son identité. La scène des retrouvailles est une réussite. Qui est Antoine ? Pour lui et pour les autres ? Peu avant l’éboulement, la tête contre le mur, il avait vu, au cours d’une rêverie mêlant réel et imaginaire, Thérèse « glanant les nuages. » De retour au village, il ne la reconnaît plus et la laisse seule, le soir même. Mais c’est Thérèse qui le ramènera du monde de la mort. Tache de lumière à l’assaut de la montagne, nous saurons qu’elle et Antoine se sont retrouvés, à la tache plus sombre qui la rejoint au bout d’une ascension fantastique. L’avant-dernier chapitre du roman est elliptique. Des années après, dans le silence des pierres, s’entend toujours « le bruit des brebis passant près de vous… comme d’une grosse averse » ou celui de « petites vagues rapides de leur langue quand elles broutent. » Vaincue, la montagne a gardé son bien dans la personne de Séraphin. Un écrivain majeur de la Suisse romande Derborence (1934) est un chef-d’œuvre de la littérature française. Par les temps violents que nous vivons, rien de tel qu’une pareille lecture pour faire un filtre entre nous et la réalité. Loin de toute vision idyllique et « républicaine… qui chante les glaciers sublimes » comme dit Ramuz, la montagne est évoquée dans son silence, sa solitude et sa violence. Tableau cosmique mais sans excès, le livre est illustré par les encres sobres de Guy Toubon. Que Derborence au doux nom pour évoquer un monde si étrange soit l’occasion de découvrir cet écrivain majeur de la Suisse romande, à l’œuvre immense, que fut Charles-Ferdinand Ramuz. Auteur du livret de Histoire du Soldat de Stravinski, ballet-opéra déroutant où œuvre le diable, joué en 2018, au Théâtre des Champs Elysées, avec Denis Podalydès, Ramuz est aussi l’auteur du triste et beau roman Aline réédité récemment, aux éditions Grasset. [ Le 24 août 2021, signé : Marie-Hélène Verdier . Marie-Hélène Verdier est agrégée de Lettres classiques et a enseigné au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Poète, écrivain et chroniqueuse, elle est l'auteur de l'essai "La guerre au français" publié au Cerf. ]
Derborence .
5/5 https://leslivresdantoine.com/
.----. C’est l’été dans les montagnes du Valais et les hommes sont montés avec les bêtes dans les pâturages verdoyants de Derborence, au pied des grands sommets. Séraphin et Antoine partagent le même chalet. Antoine est marié depuis deux mois et il lui en coûte d’être déjà éloigné de Thérèse. Séraphin le console mais de grands bruits sourds attirent l’attention des deux hommes qui sortent regarder le glacier qui surplombe au clair de lune. Les bruits cessent, ils vont se coucher. Mais dans la nuit, « la montagne tombe ». Une énorme masse rocheuse s’est détachée et a tout englouti, hommes, bêtes et chalets. La pimpante Derborence n’est plus qu’un gouffre recouvert d’un amas de pierre. Les secours arrivent et descendent Barthélémy, grièvement blessé. Il était sur le côté de l’éboulement, cela aurait pu être sa chance, mais il meurt en route. Personne n’a pu survivre sous des blocs pareils, impossibles à dégager de surcroît. Antoine, pourtant, n’est pas mort. Le chalet adossé à la paroi n’a pas été entièrement écrasé et son lit se trouvait au bon endroit. Il est vivant mais prisonnier. Alors il va creuser, ramper et sortir au bout de huit semaines. C’est un spectre qui redescend au village. Celui-ci, justement, le prend pour un mort venu tourmenter les vivants pour se venger d’avoir été privé de sépulture. Le lecteur le croyait sorti d’affaires mais c’eût été trop facile. Ce petit roman de Ramuz, suisse francophone qui rencontra un grand succès, se lit d’une traite . Les rebondissements sont fort bien amenés, dans un style très personnel. Dans La Grande Peur dans la Montagne, décrit sur ce blogue, le récit côtoyait le fantastique, avec bonheur soulignons-le. Rien de tel cette fois, l’histoire est d’ailleurs tirée d’un fait réel. Ramuz sait rendre ses personnages attachants, en particulier Thérèse, désespérée, craintive puis héroïque. Une belle histoire [ Publié le 3 octobre 2020 par Antoine de Lacoste sur son site : https://leslivresdantoine.com/ ]