Romans - Coffret T1 et 2

SI LE SOLEIL NE REVENAIT PAS

3/5 DIONYSOS ANDRONIS

Charles-Ferdinand Ramuz (1878 - 1947) était un des plus grands romanciers suisses du siècle précédent ! Nous avons lu ce roman à lui avec un grand retard qui peut être justifié par le fait que les Français (puisque nous habitons à Paris) sont un peu fermés en ce qui concerne la francophonie. Il n'y a pas vraiment beaucoup de romanciers suisses ou belges ou québecois distribués en France. Ainsi nous avons trouvé cet exemplaire dans un petit bouquiniste parisien par chance ! En plus il s'agit d'un roman très ancien, paru la première fois en 1937. Donc ça devient encore plus difficile de la trouver dans une grande librairie. C'est l'histoire d'un paysan suisse attiré par l'occultisme et qui commence un long périple dans son pays en 1937 afin de trouver le marabout guérisseur d'un mal à son genoux. Après une longue mais fraiche narration de ses aventures, il arrive à Sion pour trouver le cadavre de son docteur "expérimental". Je vais vous donner une interprétation personnelle de sa destination trompeuse et aussi de sa fin dérisoire. Normalement il ne faut pas raconter la fin mais je le ferai exceptionnellement puisque je crois que cette fin est très significative. "Sion" nous fait penser aux fameux protocoles mais aussi à un lieu fantastique mais qui est pourtant gouverné par la mafia juive. Le marabout s'appelle Antoine Anzevui et son nom est juif par excellence. L'auteur ne précise pas qu'il s'agit d'un juif mais nous pouvons faire le lien seuls si nous prenons comme argument le fait qu'il habite dans la "Sion" fantastique. En plus, les juifs ont été attirés par l'occultisme depuis longtemps. Il suffit d'employer comme argument le fait que Anton LaVey (l'inventeur de l'église du Satan à San Francisco) était juif. Et puis, le juif Anzevui qui git dans la neige pourrait être assassiné par les patriotes de Hitler . Ce dernier a été élu chef d'état 4 ans avant l'année fictive du roman. "L'église ne sonnait plus depuis longtemps. On a entendu qu'ils avaient commencé à chanter sous les voûtes, parce que la porte reste ouverte à cause de ceux qui n'entrent pas, mais écoutent la messe depuis dehors, devant la porte, ôtant par moments leurs chapeaux" (op.cit. page 79). Ce passage nous a fait penser à notre essayiste belge favori Christophe Buffin de Chosal et à son œuvre la plus marginale "Les vraies raisons pour lesquelles les églises se vident". Nous avions présenté son "La fin de la démocratie" dans le passé pour le site de la Jeune Nation. ( écrit à partir de l'édition éditions Francopoche, 1989, Montreux (Suisse), pp.201 )