1939 : alors que la guerre fait rage partout en Europe, un pays, qui a choisi de rester neutre dans le conflit, reste épargné : le Portugal. C'est là, et vers la riviera portugaise, qu'affluent les réfugiés et les candidats à l'exil américain. Mais également toute une communauté de têtes couronnées, des rois déchus, des princes bannis, qui vont s'installer, pour quelques jours ou des années, dans ce triangle d'or à l'ouest de Lisbonne, entre Cascais, Estoril et Sintra.
Le duc de Windsor, ex-Edouard VIII, et son épouse Wallis Simpson, que le scandale et les sympathies fascistes ont poussés hors d'Angleterre, y séjournent avant leur départ pour les Bahamas. Le prétendant à la couronne d'Espagne, Juan de Bourbon, y demeurera trente ans, avec sa famille. Quand il revient enfin à Madrid, en 1976, le franquisme est enterré et son fils Juan Carlos est monté sur le trône... Dans de somptueuses villas dominant la mer ou abritées par les orangers, se réfugient le roi Humbert II d'Italie, que la République a chassé de son pays, et la famille du comte de Paris, que la loi d'exil interdit de séjour en France. Pour cette "corporation des princes", c'est la dolce vita : gins tonic à l'hôtel Palacio, bals, mariages, ski nautique, fous rires et baignades à la plage du Guincho. Sans oublier les rencontres magiques des invités de passage, tels Orson Welles, Antoine de Saint-Exupéry, Eva Peron ou Ian Fleming... De quoi leur faire oublier, un instant, qu'ils sont loin de chez eux.
Charles-Philippe d'Orléans a puisé dans les archives familiales une foule d'anecdotes glamour, drôles et cocasses. Il nous raconte le destin hors du commun de ces familles royales exilées au Portugal.
Né en 1973, Charles-Philippe d'Orléans est le petit-fils du comte et de la comtesse de Paris. Depuis 2008, il vit avec son épouse, Diana de Cadaval, au Portugal, à Estoril, pas très loin de la maison où résida autrefois son père Michel, le comte d'Evreux.