Écrivain , journaliste, né à Perpignan le 31 mars 1909. Issu d'une famille du Roussillon, son père, officier de l'armée coloniale, fut tué dans les combats de Kenifra, au Maroc, en 1914. Sa mère, remariée quatre ans plus tard, alla s'établir à Sens : c'est là que Robert Brasillach fit ses études secondaires. Puis il fut, au lycée Condorcet à Paris, l'élève d'André Bellessort, et à l'Ecole Normale Supérieure, le condisciple de Jacques Talagran (qui ne s'appelait pas encore Thierry-Maulnier), de Paul Guth et de Maurice Bardèche, son futur beau-frère. Il collabora très tôt à L'Action Française questions. Malgré les pétitions de ses confrères, dont beaucoup étaient ses adversaires politiques, le général De Gaulle rejetait le recours en grâce présent é par Jacques Isorni, et, le 6 février 1945 - date anniversaire de la fusillade de la place de la Concorde - à 9 h 38. le jeune écrivain tombait sous les balles d'un peloton de gardes mobiles au fort de Montrouge. Peu avant son exécution. il montrait dans ce poème son coeur déchir é par la folie ou la méchanceté des hommes : Mon pays m'a fait mal par tous ses exilés, Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus, Ses prisonniers parqués entre les barbelés, Et tous ceux qui sont loin et qu'on ne connaît plus. Mon pays m'a fait mal par ses villes en flammes, Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés, Mon pays m'a fait mal dans son corps et son âme, Sous les carcans de fer dont il était lié. Mon pays m'a fait mal par toute sa jeunesse Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents, Perdant son jeune sang pour tenir les promesses Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants, Mon pays m'a fait mal par ses fosses creusées Par ses fusils levés à l'épaule des frères, Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées Le prix des reniements au plus juste salaire. Mon pays m'a fait mal par ses fables d'esclave, Par ses bourreaux d'hier et par ceux d'aujourd'hui, Mon pays m'a fait mal par le sang qui le lave, Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri ? Robert Brasillach a laissé une oeuvre abondante et variée, dont la réédition constante depuis sa mort dit à quel point elle est goûtée du public de tous bords. Outre des essais sur Virgile , Corneille, une "Histoire du Cinéma" et une "Histoire de la guerre d'Espagne", ont été édités, entre autres : "Notre Avant-guerre", "Poèmes de Fresnes", "Lettre à un soldat de la classe 60 ", "Chénier", "La Conquérante", "Les Sept Couleurs", "Les quatre jeudis", "Domrémy", "Journal d'un homme occupé", "Six heures à perdre", "La Reine de Césarée".