Nul ne doit jamais plus prononcer son nom, ni connaitre son oeuvre pourtant magistrale. Il a été cent fois maudit, marqué au fer rouge d'un anathème si puissant qu'il le poursuit encore aujourd'hui, bien au-delà du tombeau. Robert B. a, en effet, signé des textes ignobles, d'une violence inouïe, proprement inacceptables, personne ne le nie. Ils étaient le reflet d'une époque dure et cruelle, entre rouges et noirs, où les coups et les injures pleuvaient, où l'antisémitisme faisait rage.
Loin d'être un cas isolé, Robert B. est, cependant, l'un des rares à subir encore un châtiment rappelant les malédictions prononcées jadis par les dieux de l'Olympe. La vie enseigne, pourtant, le pardon et, pour les plus sages, conduit à reconnaître un droit à l'erreur qui, s'il n'efface jamais la faute commise, laisse toujours place à une possible rédemption. La tolérance, pierre angulaire de notre société, est universelle : rien ne peut venir l'entraver ni l'arrêter.
N'oublions jamais que, si toutes les formes de haine méritent d'être réprimées avec force, l'homme n'est grand que dans le pardon. Le 6 février 1945, Robert B. a payé de sa vie ses errements politiques. Maudissez-moi car je lui tends aujourd'hui la main, avec ce roman en sept couleurs et autant de nuances.
Catalan, né à Perpignan à quelques mètres du lieu où naquit Robert Brasillach, François Jonquères est avocat et secrétaire général du prix des Hussards. Il est l'auteur d'un premier roman, La Révolution buissonnière (Pierre-Guillaume de Roux, 2016).