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Révolution et religion

Référence : 117778
1 avis
Date de parution : 21 avril 2021
EAN 13 : 9782379333453
Nb de pages : 180
16.00
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Description
La décennie révolutionnaire fut le théâtre d'un conflit politico-religieux passionné dont l'histoire ne retint souvent que les outrances, celles de prêtres pourchassés, d'églises vandalisées et d'un catholicisme malmené et banni. S'il n'a pas lieu de le nier, la question religieuse pendant la Révolution est néanmoins trop ambiguë pour amalgamer antireligion et anticléricalisme. Un gouffre opposa en réalité le fanatisme de quelques-uns de ceux qui dénonçaient les conséquences néfastes de l'intrusion du clergé aussi bien dans le domaine public que privé.
Reste qu'en s'attaquant de front à l'Eglise catholique de France pour la mettre au pas, les révolutionnaires ont froissé une partie de la société en ne prenant pas le poids de l'attachement populaire à l'institution et à ses hommes. Leur volonté de contrer l'influence et la puissance cléricales déboucha sur une crise d'une ampleur rare dont Christine Le Bozec livre, en historienne, les tenants et les aboutissants. 
Docteur en histoire, spécialiste de la Révolution française, Christine Le Bozec a enseigné à l'université de Rouen, dont elle fut l'un des doyens. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont La Première République, 1792-1799 et Les Femmes et la Révolution.
TitreRévolution et religion
Auteur LE BOZEC (Christine)
ÉditeurPASSES COMPOSES (EDITIONS)
Date de parution21 avril 2021
Nb de pages180
EAN 139782379333453
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)13
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)200
Poids (en Kg)0.22
Les avis clients
Analyse décapante !
5/5 chartedefontevrault
.----. La laïcité à la française est née en 1795 par Charte de Fontevrault repris de Breizh Info . C’est en tout cas le point de vue de Christine Le Bozec Son analyse est décapante, très juste, elle remet les pendules à l’heure, voyons pourquoi. De la Pragmatique Sanction (1458) à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905), il y a comme un fil continu. C’est la volonté de la monarchie française de contrôler son clergé (ce qu’on appelle, doctrinalement, le gallicanisme) qui a préparé la mise au pas sanctionnée par la Constitution civile du clergé, votée le 12 juillet 1790. Au départ, le catholicisme est religion d’Etat, il ne cohabite avec aucune autre. Affaire réglée dans le sang par huit guerres dites de religion (1562-1598), l’édit de Nantes (1685) parachevant l’éviction des protestants. Mais, au siècle des Lumières, l’évolution est double. D’une part le gallicanisme se renforce en obtenant l’expulsion des jésuites, l’armée noire du pape, en 1763 (ce que réitéra la république en 1880), d’autre part l’esprit de tolérance grignote le statut de religion d’Etat du catholicisme. Louis XVI signe l’édit de tolérance qui réintroduit les protestants dans la vie publique. Comme l’avait montré Tocqueville (L’Ancien régime et la Révolution, 1856) il n’y a pas de rupture radicale à partir de 1789, pas de solution de continuité mais au contraire un « continuum » qui fait de la révolution jacobine la suite naturelle, obligée, de la construction capétienne. Si d’aventure les girondins l’avaient emporté sur les montagnards (expression parlementaire du jacobinisme), il en aurait été autrement. Nous aurions eu alors un dérivé ou même un fac-similé des institutions américaines adoptées après 1776. Ainsi, le sort fait aux religions (catholique, protestantes, juive) a été le même, à quelques temps d’arrêt près, sous la dictature terroriste de 1793-1794, sous le Directoire, le Consulat, l’Empire, la monarchie restaurée, orléaniste, le second Empire et, bien entendu les quatre républiques successives. Et c’est bien en 1795 que tout s’est décidé. Rapporté par Boissy d’Anglas devant la Convention thermidorienne, le décret de ventôse (21 février 1795) dit tout : 1 – Que conformément à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen « l’exercice d’aucun culte ne peut être troublé. » 2 – Que l’Etat n’en salarie, n’en subventionne aucun ; que les cultes ne peuvent déborder des lieux qui leur sont affectés. 3 – Les croyances étant d’ordre PRIV? , tout prosélytisme dans l’espace public, tout port d’objets, de symboles ostentatoires d’une religion sont interdits. 4 – En contrepartie, l’Etat se porte garant du bon déroulement des cérémonies religieuses ; quiconque les troublant tombe sous le coup de la loi. Madame Le Bozec commente : « Entre raison, pragmatisme, tolérance et respect de l’autre, la liberté de conscience allait bien au-delà de la simple tolérance. » En fait, aux origines, ne faut-il pas se référer à cette requête de Jésus le Nazôréen : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Marc 12.17, Matthieu 22.21, Luc 20.05) [ Signé Jean HEURTIN le 20 juin 2021 ]