Le Laogai : plus de mille camps de "rééducation par le travail" dans lesquels la Chine enferme ses indésirables. Vingt millions d'hommes et de femmes y sont morts ; des milliers d'autres, réduits en esclavage, y meurent encore. Harry Wu a été interné pendant dix-neuf ans dans ces camps de la mort. Libéré en 1979, il a entrepris une véritable croisade pour que le Laogai soit enfin dénoncé au même titre que l'Holocauste ou le goulag soviétique.
Au risque d'être arrêté de nouveau, il est retourné en Chine. Quatre voyages clandestins au cours desquels il a accumulé des documents accablants. Au Laogai, on affame, on torture, on laisse mourir ou on exécute ceux dont le rendement n'est plus suffisant. Car l'économie chinoise repose en partie sur cette précieuse main-d'œuvre. Des hommes exploitables jusqu'au bout, puisque même leur cadavre représente une considérable source de profit : selon Harry Wu, nombre des transplants chinois proviennent de détenus exécutés dont les organes sont parfois prélevés avant la mise à mort. Un trafic atroce, organisé avec la complicité des médecins, des hôpitaux, des receveurs - membres influents du parti, riches émigrés chinois.
Harry Wu a réussi à obtenir leurs témoignages, à rapporter des preuves irréfutables de cette barbarie. Ce livre est le récit de son long combat, il dénonce le silence, la complaisance de l'Occident qui ferme les yeux en multipliant les échanges avec la Chine. Il raconte l'horreur.
Harry Wu est né à Shanghai en 1937. Il a publié trois ouvrages traduits en français : Laogai, le goulag chinois (Dagorno, 1966), Vents amers (Bleu de Chine, 1996) et Danse pas avec la Chine (Indigène, 2000). Réfugié depuis 1985 aux États-Unis, il vit à Milpitas, en Californie.