La véritable droite française, et la droite en général, sont mortes.
Pour qu'existe seulement, quelque part dans le monde, une droite, encore faut-il que des peuples existent, autant de visions incarnées de l'homme et du monde expressives, en leurs manières historiques d'exister, d'un aspect de l'unique nature humaine. Mais l'universalisme abstrait des Droits de l'Homme, avec sa progéniture marxiste, a substitué, aux peuples historiques, une humanité mondialisée en forme de catholicité sans Dieu.
L'un des buts du présent travail est d'établir que la droite est morte d'abord parce que l'idée de la droite, adéquatement développée, n'a jamais existé : elle s'est cherchée en trop de rameaux jaloux, chacun, de sa vérité unilatérale, au point que les meilleures bonnes volontés se sont toujours épuisées en combats fratricides. Il sera ici question, en forme d'esquisse, d'une assomption et d'un dépassement du contenu du meilleur de la pensée de droite.
Une assomption : tout ce qui est de vraie droite est nôtre, parce que tout ce qui est de vraie droite est vrai et que tout ce qui est vrai est de droite, au point que la pensée de droite n'est autre que la vraie pensée. Toute vraie pensée qui n'est pas à droite est une vérité captive de la gauche, que la droite n'a pas su dégager de son propre héritage mais qui lui appartient en droit ; ainsi en est-il du nationalisme.
Un dépassement : les droites historiques sont antagoniques parce que les idées qui les inspirent sont incompatibles, de sorte qu'elles ne se révèlent conciliables qu'au prix d'une refondation de leur contenu théorique à partir d'une remontée de leurs exigences respectives en direction d'un principe assez universel pour les embrasser toutes, et à partir duquel s'opère leur redéploiement qui les renouvelle. Autant dire qu'aucun homme de droite - de l'une de ces droites existantes - ne se reconnaîtra dans ce qui est ici développé. Les lecteurs nous sauront gré de les avoir avertis.