Quatre chapitres sur la Russie

Aujourd’hui, alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie met l’ancien empire des tsars au premier plan de l’actualité internationale, et que la société russe semble s’être tournée vers le conservatisme anti-occidental et les valeurs traditionnelles, dans la nostalgie de son rêve impérial, une nouvelle édition de ces Quatre chapitres sur la Russie nous a paru s’imposer. D’aucuns y verront peut-être un témoignage irremplaçable sur la situation politique de ce grand pays au début du XIX^e siècle, et y apercevront, au prisme de la pensée maistrienne, les tentations et les déchirements qu’il porte déjà en germe.

Composés à Saint-Pétersbourg à la fin de l’année 1811, les quatre volets de ce Mémoire sont l’un des ouvrages de Maistre où sa philosophie de l’autorité est présentée dans les termes les plus radicaux. Oeuvre de circonstance destinée à rester confidentielle, elle n’en demeure pas moins une réflexion intraitable sur la guerre menée contre la souveraineté et la société elle-même, qui ne se limite pas à la Russie.

Édition établie, présentée et annotée par Pierre Glaudes.

"De tous les ouvrages de Maistre, les Quatre chapitres sur la Russie n’en ont pas moins été celui qui portait "le plus d’ambitieux espoirs". Que ces espoirs aient été déçus n’enlève rien à la sidération que provoque encore aujourd’hui cette leçon de "politique expérimentale" prônant une autocratie conséquente dans sa rudesse même : nulle part ailleurs mieux que dans ces pages, le penseur savoisien, à défaut d’être, comme on l’a prétendu, le préfigurateur des totalitarismes du XXe siècle, ne se présente devant nous plus franchement comme le "Machiavel de la théocratie"."
"De Maistre et Edgar Poe m’ont appris à raisonner." Charles Baudelaire
"La nature des peuples est d’abord cruelle, puis sévère, puis clémente, puis délicate et, pour en finir, dissolue." Giambattista Vico

Extraits de la presse jointe :
Philippe Barthelet (Valeurs actuelles) : "Le courage de penser. (…) Ce petit livre, condensé de sa philosophie politique, est presque un inédit. (…) En voici la première édition scientifique, et nous n’avons rien perdu à attendre. (…) Les mânes de Joseph de Maistre sont donc bien servis, et le lecteur est à la fête."

Jean-Christophe Buisson (Le Figaro magazine) : "Dans ces textes inédits, qui n’étaient pas destinés à être publiés et qui ne susciteront que l’indifférence polie de l’empereur russe, se déploient à la fois la langue magnifique de son auteur et la radicalité de ses opinions contre-révolutionnaires. (…) Signées Pierre Glaudes, la présentation et la contextualisation de ses propos pour le moins originaux sont admirables."

Rémi Carlu (L’Incorrect) : "Ce texte surprend par son ton injonctif, tissé d’axiomes et d’images. (…) Il y fustige le scientisme qui enorgueillit l’homme au point d’en faire un insoumis idolâtre, et plaide la primauté des humanités classique. (…) Ainsi Joseph de Maistre se fit-il l’Eminence blanche d’une certaine Europe qui, selon son mot, mourut avec lui."