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Propaganda - Comment manipuler l´opinion en démocratie

Référence : 34703
Date de parution : 11 octobre 2007
Auteur : BERNAYS (Edward)
EAN 13 : 9782355220012
Nb de pages : 144
15.00
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Description

Un document édifiant où l'on apprend que la propagande politique au XXe siècle n'est pas née dans les régimes totalitaires, mais au cœur même de la démocratie libérale américaine.
Texte présenté par Normand Baillargeon, philosophe, professeur à l'université du Québec à Montréal, et auteur d'un Petit cours d'autodéfense intellectuelle paru chez Lux en 2007.

TitrePropaganda - Comment manipuler l´opinion en démocratie
Auteur BERNAYS (Edward)
ÉditeurEDITIONS ZONES / LA DECOUVERTE
Date de parution11 octobre 2007
Nb de pages144
EAN 139782355220012
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)15
Largeur (en mm)142
Hauteur (en mm)207
Poids (en Kg)0.17
Critique du libraire

Broché. Traduit de l´anglais (États-Unis) par Oristelle Bonis. Préface de Normand Baillargeon. Exposition sans détour des grands principes de la manipulation mentale de masse ou la "fabrique du consentement". Un document édifiant dans lequel on découvre que la propagande politique au XXe siècle n´est pas née dans les régimes totalitaires, mais au coeur même de la démocratie libérale américaine !

Célèbre petit manuel de manipulation des masses rédigé par le neveu du sataniste Sigmund Freud, cet opuscule se place dans la droite continuité de la Psychologie des Foules de Gustave Le Bon ou des fameux Protocoles des Sages de Sion. Pour se convaincre d’une telle filiation, il suffira tout simplement de lire ces textes et d’y constater des similitudes flagrantes aussi bien dans le fond que dans la forme. Il est vrai que Bernays emploie un ton assez bienveillant tandis que les protocoles sont beaucoup plus incisifs, mais l’esprit qui anime ces écrits est incontestablement le même. On peut d’ailleurs retrouver ce même ton décomplexé au service d’un discours aussi angoissant chez des auteurs célèbres comme Jacques Attali et surtout le caricatural mais influent visionnaire homosexuel Yuval Noah Harari. Bernays fut membre de l’Institut Tavistock, ce centre de recherche sur le contrôle de l’esprit que fréquentèrent des intellectuels comme Théodore Adorno, Herbert Marcuse, Günter Anders (auteur d’un ouvrage au titre évocateur : L’Obsolescence de l’homme) ou encore Aldous Huxley. Influenceur de Joseph Goebbels, voire du tout puissant propagandiste communiste Willy Münzenberg, il peut être considéré comme une figure importante dans le monde de la subversion. Ayant mis son intelligence au-dessus de la moyenne au service du mensonge et du chaos, ce dont il se vanterait presque, ayant contribué à modeler l’esprit des peuples pour en faire des masses abruties et apathiques notamment par le biais de la publicité (qui est bien entendu une forme d’hypnose et de programmation mentale), il fut un véritable agent d’influence au service de ce que lui-même appelait «?le gouvernement invisible?». On appréciera la franchise du personnage qui dès le début de son exposé se fend de cette réflexion :

«?Nous sommes pour une large part gouvernés par des hommes dont nous ignorons tout, qui modèlent nos esprits, forgent nos goûts, nous soufflent nos idées. C’est la conséquence logique de l’organisation de notre société démocratique. Cette forme de coopération du plus grand nombre est une nécessité pour que nous puissions vivre ensemble au sein d’une société au fonctionnement bien huilé.?» (p. 31).

On peut très aisément comprendre, en lisant ce texte qui préparait les esprits à la société de zombies dans laquelle nous vivons de nos jours, que des gens comme Bernays nous ont toujours considérés comme des fourmis ou des hamsters, tout juste bons à satisfaire nos plus bas instincts et nos penchants matériels les plus élémentaires. Ces hommes semblent visiblement incapables ne serait-ce que d’imaginer l’éventualité que nous soyons dotés d’une âme humaine, peut-être pour la simple et bonne raison qu’ils ont perdu la leur depuis longtemps… L’esclavage par le consentement et par le consumérisme dans un monde déshumanisé était donc ce à quoi nous étions destinés, et ce pour notre plus grand bien. C’est en tout cas ce que ce document important nous avait déjà laissé entendre il y a de cela un siècle lorsqu’on le lit attentivement.

I. C., dans Lectures Françaises n° 809 (septembre 2024)