Islamisme , Suicide ...
5/5 Renaissance Catholique .
.----. Sous un format réduit (75 pages) mais de façon exhaustive, voici une présentation très
claire des principaux aspects de l’univers carcéral français.
L’auteur, Cvstos, connaît bien son sujet : cela fait en effet quelques décennies, dit-il, qu’il
fréquente les prisons mais, s’empresse-t-il d’ajouter, «du bon côté, du moins aux yeux des
bonnes gens». «L’état des lieux» qu’il dresse est rien moins que réjouissant. Il passe tout
d’abord en revue les divers aspects de la vie quotidienne des détenus, depuis le lever
jusqu’aux visites en passant par les repas, les loisirs, le travail, etc. Il montre ensuite qui
sont les occupants des prisons et qui sont les personnels, notamment féminin de plus en
plus nombreux, qui les encadrent. Il évoque en passant la propagation de la religion
islamique dans les prisons par l’intermédiaire des « aumôniers » musulmans.
L’auteur s’attache particulièrement à la violence en détention : « La prison est un univers
impitoyable. L’une des causes principales du suicide en milieu carcéral est (la) violence ». En effet, il y
a environ un suicide tous trois jours, ce qui permet à Cvstos d’affirmer que si la peine de
mort est abolie en France depuis 1981, il y a « une peine de mort clandestine, celle qui conduit au
désespoir nombre des détenus ». À cet égard, la loi de 1987 qui a supprimé l’obligation du
travail des condamnés pour lui substituer un « droit au travail », c’est-à-dire une simple
faculté offerte au détenu, a été particulièrement néfaste, engendrant l’oisiveté et le
désespoir.
Cvstos remonte aux sources du système actuel d’enfermement généralisé, à Beccaria qui
y voyait un moyen d’obtenir l’abolition de la peine de mort et à son disciple Bentham,
inventeur de la prison idéale baptisée « panoptique ». « Etat des lieux » lamentable, mais
qu’il faut connaître. Et quel meilleur moyen, à cette fin, que de lire cet ouvrage ? [ Signé : Alain Rostand dans " Renaissance Catholique ", n° 111, mars-avril 2010 ]
Bien-fondé de l’emprisonnement ?
5/5 Politique Magazine .
.----. Prisons : les suicidés du désespoir
Si vous n’êtes pas un familier du monde carcéral (du bon ou du mauvais côté...), vous
ferez bien des découvertes dans ce petit livre. Notamment une description de la vie
quotidienne des détenus, racontée par le menu. Serait-ce pour satisfaire une simple
curiosité de voyeur ? Ce serait oublier deux choses : d’abord que dans un monde où les
libertés sont manifestement en recul, personne n’est complètement à l’abri d’une
expérience imprévue ; et aussi que, pour les coupables, l’enfermement est une épreuve
redoutable dont il faut se demander jusqu’à quel point elle est une sanction appropriée.
C’est ce que fait sans détour l’auteur de ce petit livre – derrière le pseudonyme de Custos
se cache un brillant magistrat – qui répond par la négative à la question. Avec un
argument terrible : la peine de mort, si triomphalement abolie par Me
Badinter en 1981,
a été subrepticement rétablie. Sous la pire forme : le suicide des détenus. Il y a un suicide
tous les trois jours dans les prisons françaises. Conséquence d’un désespoir absolu, lié
bien sûr à l’enfermement.
Ce qui conduit Custos à s’interroger sur le bien-fondé de
l’emprisonnement comme unique sanction des délits et des crimes. À l’origine de cette
idée, on trouve deux hommes du XVIIIe siècle, César Beccaria et Jérémie Bentham.
Custos referait-il le procès des Lumières ? Oui, et avec des procureurs implacables, les
suicidés du désespoir. On ne peut lire les 75 pages de ce petit livre sans appréhension.
Dans quelle société vivons-nous ? Jusqu’où le manque de lucidité sur la vraie nature de
nos difficultés nous conduira-t-elle ? La répression de la violence – priorité policière et
judiciaire indiscutable – exigerait que ses modalités d’application n’aggravent pas la
situation. Custos vous en convaincra aisément. [ Signé : Christian Tarente dans " Politique Magazine ", n° 86, juin 2010 ]