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Précis de Foutriquet - Pamphlet

Référence : 123229
1 avis
Date de parution : 24 mars 2022
Auteur : BOUTANG (Pierre)
EAN 13 : 9782912833716
Nb de pages : 190
18.00
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Description
"La personnalité du Président de la République est sans doute bien incomplète, puisqu'elle ne suscite de passion que chez ses adversaires. Un certain déséquilibre tend donc à se créer, entre la platitude des rares ouvrages qui tentent de présenter avantageusement le septennat qui s'achève et la vivacité inspirée de ceux qui le mettent en pièces. Écrivain et philosophe, disciple de Maurras converti par saint Thomas d'Aquin à un certain gaullisme, Pierre Boutang, en tout cas, n'hésite pas à se traiter lui-même de "vil pamphlétaire" pour justifier cet impitoyable Précis de Foutriquet qui n'épargne rien de la personne ni de l'oeuvre de l'actuel président de la République. "J'ai cru, dit-il, devoir mener une bataille sans fausse mesure"."
TitrePrécis de Foutriquet - Pamphlet
Auteur BOUTANG (Pierre)
ÉditeurLES PROVINCIALES (EDITIONS)
Date de parution24 mars 2022
Nb de pages190
EAN 139782912833716
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)10
Largeur (en mm)145
Hauteur (en mm)195
Poids (en Kg)0.21
Les avis clients
Un contre-Giscard corrosif et virtuose
3/5 http://boojum.fr/
.----. Voici un pamphlet de Pierre Boutang, Précis de Foutriquet, quelque peu oublié, qui en aura inspiré un autre très récemment, durant la campagne présidentielle de 2022, Foutriquet de Michel Onfray, sans que le philosophe médiatique ne témoigne de sa gratitude envers le maître. Cela inspirera, au passage, une préface à Olivier Véron, « Sans Onfray », dont le titre est un pied-de-nez facile mais mérité. Publié pour la première fois aux éditions Libres-Hallier en 1981, voici une nouvelle édition augmentée de notes et d’une préface, que je recommande, au moins pour le plaisir de lire une écriture vive et corrosive, un goût de la littérature, et de la virtuosité du style, qui n’épargne rien à son pire adversaire, ni même aux autres non plus. « Pour en finir : il faut qu’il parte ! » Voici le dernier chapitre, et l’épilogue de ce pamphlet, écrit en 1980, au Loup blanc, où Pierre Boutang (1916-1998) passait ses étés. Ce il, c’est le président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Et si ce texte demande son départ, c’est parce que Pierre Boutang n’aura pas eu assez de mots durs, durant tout son libelle, pour ridiculiser sa victime et démontrer que son septennat fut une catastrophe inouïe de l’histoire. Cela nous en rappelle d’autres depuis, puisque ce texte, réédité par les éditions Les Provinciales, quarante ans après sa première publication, tombe pile à l’heure où l’on craint pour la disparition France, où un Président de la République impopulaire a été miraculeusement réélu, où l’Assemblée nationale est chahutée par des divisions intestines en son sein, où la politique fait l’objet d’un désaveu populaire sans précédent. Libelle offensif ou « vil pamphlet », ce Précis de Foutriquet, dont la qualité première, et non la moindre, est l’écriture, une écriture qui touche juste, a donc été rédigé lors de la campagne présidentielle de 1981, devant voir la réélection de Giscard d’Estaing, et qui pourtant, consacra François Mitterrand, une campagne dans laquelle, Pierre Boutang, pourtant monarchiste, nationalise et catholique, prit parti pour l’adversaire du candidat de droite, moins par conviction socialiste qu’en opposition à un giscardisme incarnant la dissolution de la France dans une Europe des banques, dans la technocratie, et le mépris d’une caste industrielle et financière, pour le peuple, au moins aussi important qu’elle vénère l’argent, ce « sang du pauvre », hypothéquant « tout le travail de toutes les vies, au profit des banques et des « mécanismes » […] ». C’est donc contre le veau d’or que Boutang écrit, ignorant encore à l’époque, que presque un demi-siècle plus tard, cette même caste, selon les mots de Michel Houellebecq, déciderait que la démocratie n’est plus utile pour maintenir son pouvoir[1]. Foutriquet de l’Élysée, Foutriquet de salon, Foutriquet des médias, Foutriquet menteur, Foutriquet pourrisseur, Foutriquet fossoyeur, ce contre-Giscard est un texte sans compromis ni concession, écrit par un écrivain et philosophe, disciple de Maurras et converti par saint Thomas d’Aquin à un certain gaullisme, auteur d’une trentaine d’ouvrages environ, dont l’Ontologie du Secret, Les Abeilles de Delphes, ou encore Le purgatoire, longtemps directeur de La Nation Française, qui fut l’hebdomadaire qu’il dirigea de 1955 à 1967, et où l’on trouvait des plume bien trempées, comme celle de Daniel Halévy, Antoine Blondin, Gabriel Marcel, Philippe de Saint-Robert, ou encore de Gabriel Matzneff. J’ignore si l’on comprend encore Boutang aujourd’hui, dans un monde dévolu dans tous ses aspects au veau d’or et au narcissisme le plus vil. À la fois désinstruits, illettrés, amoraux, nos contemporains, endoctrinés par les mass-médias et les réseaux sociaux, convertis malgré eux à la bienveillance et à la passivité intellectuelle, auront sûrement beaucoup de mal à lire une plume affutée et corrosive, et surtout sans concession, d’un écrivain ayant jadis évolué au sein de cercles maurrassiens, royalistes, gaullistes et même chrétiens en politique française, sans s’offusquer à toutes les pages. Mais qu’en comprendront-ils vraiment ? On reprochera sûrement beaucoup de choses au texte de Pierre Boutang. Tout, certainement. D’abord, peut-être, de clouer au pilori une personnalité aussi honni jadis, qu’oubliée de nos jours, puisque l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, durant son unique mandat, a non seulement préféré donner l’avantage à l’argent plutôt qu’aux humanités, chères à notre pays, lorsque la France était encore la France, et non une annexe de l’Amérique, mais aussi l’ensemble de sa politique. Pierre Boutang reproche également à Giscard d’Estaing, d’avoir favorisé le mondialisme destructeur à la souveraineté de la nation, donné des super-pouvoirs à une Europe qui bientôt dévorera ses enfants, usurpé notre souveraineté et nos libertés pour nous jeter dans le grand bain de l’hyper-modernité, etc. Ce texte se présente alors, comme une réponse vive, et une charge cohérente contre les forfaitures d’un chef de l’État qui a affaibli la France plus qu’il ne l’a grandie, remettant en cause sa politique intérieure et extérieure, les lois sur l’avortement qui allaient contre l’intérêt démographique de la France (sans compter, bien sûr, la morale chrétienne qui désapprouvait cette loi sur la dépénalisation de l’avortement proposée par Simone Veil), la politique africaine de Giscard, sa politique arabe, son discours du chômage et de l’inflation, etc. On voit alors, que tout est à bannir dans la politique de ce Foutriquet, qui prétendait voir « la France de l’extérieur ». Contre l’aigreur, la grandeur, contre l’imposture du décisionnaire et le sabotage bourgeois et capitaliste, la grande nation et le sens de l’honneur, voici un libelle qui nous remet en mémoire un temps où le style faisait l’homme, où la beauté d’une écriture pouvait encore marquer les esprits. De ce Foutriquet, ou galopin, freluquet, on ne pourra dire autre chose qu’il contribua à l’affaissement de la France, qu’il fut le fossoyeur de son époque. Et, s’il fut chassé du pouvoir, le 10 mai 1981, par un socialiste, rappelons toutefois, que ce dernier s’empressa de continuer la politique de son prédécesseur. Relire donc, ce Précis de Foutriquet, c’est non seulement, se payer un bain de nostalgie, mais c’est aussi se donner les moyens de comprendre comment nous en sommes arrivés là… [1] Michel Houellebecq, Anéantir, Paris, Flammarion. [ Signé : Marc Alpozzo le 23 novembre 2022 ] P.S. : boojum ? - Nous ne connaissons pas ce site et nous attendons pour publier un commentaire mais vous pouvez aller voir ! Il se définit lui-même comme Webzine d'information culturelle